Aujourd’hui, à 11h, j’irai manifester dans ma ville pour faire honneur à nos vaillants ancêtres, dont certains payèrent de leur vie les droits dont nous disposons plus aisément aujourd’hui. Je défilerai aux côtés de ceux qui ont perdu leur emploi, ou le défendent. Je défilerai pour dire non à l’allongement de l’âge de la retraite, déguisé par ces socialistes là sous celui de la durée de cotisation, qui risque encore d’augmenter avant que je ne l’atteigne, usé par un travail moralement très difficile… je défilerai aussi parce que je refuse de considérer que voir des vieillards de 7O ans traîner des caddies dans un supermarché soit une réussite sociale qui nous honore collectivement (honte à nous si, comme aux usa, cela nous arrivait). je manifesterai pour dire non à l’ANI, qu’on nous présente (Medef et hollandais unis main dans la main comme jamais) tel un modèle social enviable, alors qu’il serait fondateur de la défaite de nos droits et d’une régression inadmissible qui ferait se retourner dans leur tombe ceux à qui nous devons cette fête internationale du travail. je défilerai pour dire non à l’austérité, que des hypocrites qui ne vivent pas sur le terrain les décisions qu’ils prennent préfèrent qualifier de rigueur, ce qui est la même chose, comme je l’ai démontré ici, De même qu’il s’agit de règles aux bases douteuses, dont on s’étonne qu’on puisse continuer de s’en inspirer à notre détriment. Je défilerai également pour que notre système de santé ne soit pas remis en cause, au profit des plus riches, qui ont déjà un accès aux soins plus aisé que le nôtre. je défilerai pour protester contre une baisse du pouvoir d’achat si importante et évidente pour tous que nous devons songer pour certains d’entre nous à restreindre nos dépenses alimentaires, nos déplacements, notre chauffage, et jusqu’à l’eau, devenue hors de prix dans certaines villes (au profit de quelles sociétés philanthropiques qui ont capté un à un en une dizaine d’année la plupart des marchés de l’eau, remplaçant une à une les régies municipales, avec vraisemblablement moult pots de vin à la clé…).
Et pour toutes les raisons que j’oublie, que j’ignore encore ou que je ne peux pas dire parce qu’elles font partie de mon univers personnel et intime, oui, ce 1er mai, encore plus qu’un autre, je serai dans la rue, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente. Même si nous n’étions que quelques uns à braver le temps pourri que nous avons connus ces derniers jours. Et puis aussi parce que mon père, cheminot, syndicaliste et bien de gauche, m’a inculqué le sens du devoir. Et quand on se dit de gauche, être dans la rue le 1er mai, c’en est un, sacré pour moi qui n’ait pas de religion sinon celle de défendre nos droits les plus élémentaires, fondamentaux. Le 1er mai, c’est la fête de la gauche de combat, pas de celle du renoncement, ni de la compromission avec ces forces qui nous oppriment et nous exploitent. Alors; oui;