Les produits Ikea sont beaux, sont solides et surtout pas chers. Tu m’étonnes. Non seulement Ike a a fait travailler des prisonniers des pays de l’est pour se lancer, mais continue sa politique de compétitivité en faisant travailler ses salariés exotiques pour des salaires et des conditions dignes du 19 ème siècle.
Les drames du Bangladesh ne sont qu’une infime partie de ce qui est à la base de notre illusion de richesse et de la consommation frénétique qui s’en suit.
« A propos de ce qui vient de passer dans le Bengladesh, il ne suffit pas de dénoncer nos pratiques de consommation qui reposent sur l’exploitation de femmes et d’enfants mais de se rendre compte qu’il s’agit de ce que Marx appelait la plus value absolue (pour ces femmes) et la plus value relative pour les travailleurs occidentaux dont on fait baisser la valeur de la force de travail et donc la valeur tout court en faisant baisser le prix des produits qui entrent dans cette force de travail. Ce n’est pas une question morale c’est le profit et sa chaîne de prédateurs. Mais quand il s’agit d’Ikea c’est la totale, depuis le travail en Inde jusqu’à l’espionnage des travailleurs français et un capitaliste sympathisant nazi qui vit en Suisse pour ne pas payer d’impots… (note de danielle Bleitrach)
Voici un interview des auteurs belges d’un livre sur la multinationale IKEA. Cette analyse nous permet de comprendre comment il existe une chaîne de profit qui engendre misère et sous développement et correspond chez nous à des délocalisations. L’orogine du phénomène est donc non seulement les multinationales, mais surtout les rapports nord-sud, la colonisation européenne, puis le néo-colonisme derrière les Etats-Unis du nord sur le sud, nos modes de vie qui imposent une sortie du sous développement basée sur l’exploitation comme nous au XIX e siècle.
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EL OBSERVADOR, publié par Rebelion Traduit de l’espagnol par Danielle Bleitrach
Avec leur livre « Ikea, un modèle démontable » les belges Olivier Baily, Denis Lambert et Jean-Marc Caudron ont fait tomber de haut une des multinationales les plus respectées et admirées dans le monde. Dans cette interview avec ELOBSERVADOR/.revistaelobservador.com les auteurs qui ont connu de première main la réalité des fabrications en provenance de Ikea en Inde, Vietnam et bangladesh, mettent le doigt dans la plaie des bases du géant de la décoration en interrogeant si il serait possible qu’Ikea maintienne ses offres de prix bas dans les pays développés sans les conditions de travail misérable qui sont faites aux travailleurs de ses fabriques installées dans les pays du sud.
-Pour quelle raison avez-vous écrit ce livre ?
Nous avons voulu enquêter sur le responsabilité sociale des multinationales et nous avons décidé de commencer par la première du lot : Ikea, parce qu’il se disait que Ikea était l’entreprise la plus éthique et la plus environnementale, qu’elle était le symbole de la Responsabilité Sociale Corporative (RSC). Néanmoins, après peu de temps de travail nous avons compris que cela était faux. Il est évicent que Ikea a une bonne image, mais derrière cette image il y a les problèmes sociaux et économiques des travailleurs de ses fournisseurs du Sud. D’un autre côté, avec sa stature économique et symbolique, Ikea a toute possibilité d’améliorer les situations des travailleurs de ses fournisseurs.
- Avez-vous subi quelque sorte de pressions durant l’enquête ?
Non. Depuis le début nous avions un contact avec Ikea en Belgique et aussi au niveau international. Nous avons travaillé en totale transparence avec eux et jamais ils n’ont cherché à commenter notre travail. Ils sont les premiers qui ont lu les études que nous avons réalisé en Inde, au Vietnam et en bangladesh et ils sont les premiers à avoir lu le livre. Depuis la publication de cet ouvrage en Belgique, ils ont seulement envoyé un petit texte aux journeaux pour dire qu’ils ne souhaitaient pas faire de commentaires.
IKEA est une entreprise qui a répondu avec rapidité et gravité aux critiques sur l’exploitation du travail et la destruction de l’environnement de ce qui les accusait, jusqu’à quel point croyez-vous réels les changements réalisés par cette entreprise ?
Ce que nous pensons est que quand IKEA voit que son profit est en péril et peut subir des effets, il réagit rapidement. Mais nous portons un projet beaucoup plus fondamental, qui porte sur sa manière de faire du profit. Nous ne critiquons pas une petite partie de IKEA, mais le modèle entier, en commençant par son fondement qui est le prix bas. C’est beaucoup plus facile, plus visible, et bien meilleur marché de renvoyer le fait sur la fabrication que de leur payer un salaire décent. Avec « IKEA, un modèle démontable » simplement nous avons analysé si avec les prix que IKEA paye ses fournisseurs il est possible de payer les travailleurs du Sud pour qu’ils puissent vivre décemment. Ce qui est contesté avec le Iway, le code de conduite que IKEA impose à ses fournisseurs, sans pouvoir donner des garanties que ce code minimaliste – les autres entreprises vont beaucoup plus loin dans leurs promesses- est respecté. C’est la raison pour laquelle nous avons fait porter notre enquête sur les conditions de travail dans les usines qui sont provoquées par IKEA en Inde, Bangladesh et Vietnam. Et les résultats montrent que le Iway s’il n’est même pas assez exigeant il n’est pas possible pour les fournisseurs de le respecter, en tenant compte de leurs propres pratiques de commerce avec IKEA. C’est ce qu’affirment les directeurs de certaines fabriques de commerce.
Est-ce que vous croyez que IKEA pourra apporter des changements s’il y avait des reportages et des investigations périodiques ?
Non. IKEA réagit quand il est critiqué. A cause de cela le travail d’interpellation des entreprises pour les consommateurs est tellement important. Si nous pouvions créer des points de solidarité entre les consommateurs et les travailleurs nous serions forts pour commencer un changement social et lutter contre la pauvreté.
IKEA se pique de transparence (en fait, c’est l’unique grande surface qui te laisse entrer dans l’entrepôt) et néanmoins vous pensez que c’est une entreprise opaque, pourquoi ?
Elle ne garantit pas le respect et l’aboutissement de don code Iway. Sa structure de direction formée par une toile de fondations et de société est très opaque. Nous ne savons pas par exemple de combien sont ses bénéfices. Si on veut en savoir plus il faut voir sur les “Public Eye Awards 2007”.
Si l’on va dans les fabriques asiatiques du Bangladesh, Vietnam et de l’Inde, comment est la vie des travailleurs dans ces grands centres de production ?
Ce qui est le fait qui questionne le plus le modèle de IKEA est que les femmes de ces fabriques qui fournissent IKEA travaillent entre 80 et 90 heures chaque semaine et ne reçoivent pas un salaire qui leur permet de vivre avec dignité. Les conditions de vie sont très difficiles pour elles. Elles ne peuvent par exemple, manger de la viande plus de deux ou trois fois par mois. Elles sont payées le minimum légal : en Inde 37 euros par mois, au bangladesh 11 euros, au Vietnam 43 euros et il n’y a pas de syndicats ou elles perdent leur emploi.
Est-il possible alors que IKEA maintienne son offre de prix bas dans les pays développés sans maintenir des conditions de travail comme celles de ses travailleurs de fabriques pourvoyeuses ?
Les salaires ne représentent pas beaucoup du prix final d’un produit. Ils représentent beaucoup moins que la marge de bénéfice. Nous pensons – mais cette question nécessite qu’IKEA apporte des informations plus précises et IKEA a repoussé notre proprosition de faire une étude sur le sujet pour eux- que l’on pourrait améliorer les salaires des travailleurs de ses fournisseurs sans changer le prix final de ses produits.
Pourquoi le code de conduite de IKEA Iway est-il insuffisant ?
Parce qu’ils ne payent pas assez (aux fournisseurs) pour qu’ils puissent respecter ce code. Nous ne disons pas qu’il suffirait seulement de payer plus, mais que cela serait une condition nécessaire pour ce respect.
-Qu’est-ce qu’IKEA pourrait faire pour améliorer. Quelles sont ses propositions ?
IKEA doit garantir un salaire qui permettrait à ses travailleurs du Sud la possibilité de dépasser le seuil de la pauvreté, elle doit modifier ses pratiques de profit pour que les entreprises fournisseuses puissent respecter effectivement le Iway, elle doit accepter et garantir la liberté d’association syndicale enfin, Ikea doit accepter un contrôle indépendant et publier la liste de ses fournisseurs. »
Source: Histoire et Société