D'emblée, l'offre se veut alléchante pour les commerçants qui rechignent à investir dans une solution de point de vente sophistiquée : Koupah les équipe gratuitement de 3 terminaux (qui prennent la forme de simples tablettes tactiles), un tiroir-caisse et une imprimante à reçu. En contrepartie, les commissions prélevées s'élèvent à 3 cents par transaction auxquels s'ajoutent 2,69% du montant encaissé au titre des frais de carte de crédit (en ligne avec les "standards" américains).
Mais là où l'approche devient plus originale, c'est que le marchand peut opter pour une participation à un programme publicitaire grâce auquel ces frais peuvent être réduits, voire entièrement supprimés. Pour ce faire, il va devoir identifier ses clients (du moins ceux qui l'acceptent et sont inscrits), soit en les sélectionnant dans le système (via leur photo), soit avec l'application Social Passport installée sur leur mobile.
La collecte d'informations sur les achats réalisés à travers tous les commerces utilisateurs de Koupah va alors permettre à la jeune pousse de déterminer un profil extrêmement précis du consommateur, qui sera utilisé pour lui proposer des promotions ciblées, correspondant exactement (dans l'idéal) à ses habitudes. Ces offres, imprimées sur le reçu de chaque transaction ou enregistrées dans l'application mobile, sont en fait les mêmes que celles de Social Passport.
Le lancement de Koupah marque une rupture dans l'évolution des systèmes d'encaissement "mobile", qui fleurissent aux 4 coins du monde depuis les débuts du pionnier Square. En effet, il n'est plus question ici d'une startup cherchant à se positionner sur le secteur des paiements, il s'agit plutôt d'exploiter l'acte de paiement pour développer un modèle d'affaires basé sur les offres promotionnelles. Le terminal de point de vente devient un prétexte à la collecte de données et le paiement se transforme en produit d'appel !
A ce stade, rien ne prouve que la vision de Koupah se concrétisera et sera viable à long terme, d'autant que la concurrence sur le terrain des coupons et autres promotions est rude et diversifiée. Il reste malgré tout à en retenir deux leçons essentielles : d'une part, les acteurs traditionnels des paiements sont décidément menacés de toutes parts et, d'autre part, la valeur des données qu'ils manipulent attise les convoitises. Peut-être devraient-ils se préoccuper d'exploiter cette manne plutôt que de laisser de nouveaux entrants prendre leur place ?