La marionnette au service des hommes.
1/ Pour commencer, le projet.
8 jours, il me faut revenir et parler des 8 jours passés à Annequin. 8 jours que nous avions préparés. 8 jours, longuement, patiemment, nous les avions décortiqués, prévus, ressassés.
8 jours, c’est une vie vous savez. Pour ceux qui n’ont plus le temps, pour les autres, pour ceux qui en auraient trop, 8 jours c’est une éternité instantanée. Mais avant de parler de ces 8 jours, il me faut revenir, sur leur genèse. Celle que nous n’avons pas eu le temps de dire. De mots en mots, il me faut tenir chronique inversée. Après le J-8 en arriver au J+quoi. C’est en février 2012 que nous avions imaginé le Workshop « la marionnette au service des hommes ». Dans le cadre du programme d’éducation tout au long de la vie, nous avions identifié un dispositif, les ateliers GRUNDTVIG. En févier 2012, inscrivant notre projet dans le cadre de ce dispositif, nous avions juste pensé mettre en, application nos connaissances à une échelle européenne et commencer de travailler à la dissémination de certains de nos acquis. A ce moment là, je ne savais pas à quel point la mise en œuvre de ce projet, servirait de percuteur à une série de détonations. Je n’imaginais pas, les bouleversements qu’il engendrerait ; les modifications de regard et d’échelle, le changement de paradigme qu’il initierait ; je ne savais pas.
Aujourd’hui, alors que nous avons entrouvert la porte européenne, après quelques jours de silence, je veux revenir sur ces déflagrations.
La première, non des moindres, la transparence européenne.
Avant que nous mettions en œuvre ce projet, il y a eu l’écriture et l’étude de notre projet. Je dois vous avouer, qu’en terme de projets, croyez-moi si vous le voulez, nous n’avons mené que ceux que nous voulions. Et toujours, nous avons essayé d’y mettre le meilleur. En plus de vingt ans (mon parcours personnel ) de pratique franco-française, je n’avais pas encore mis les doigts dans cette chaîne où les critères définis à l’avance, dépassent les corporations et les jugements subjectifs et permettent une évaluation sur le contenu et non sur un réseau ou un sentiment subjectif d’excellence. Et des jugements et des corporations, il en existe dans le secteur du spectacle vivant français. Combien de dossier en 20 ans, excellents mais n’entrant pas dans le cadre ? Combien de dossiers retoqués sans avoir de vision sur les raisons de leurs rejets….
Lorsque nous avons découverts l'Europe, nous avons découverts iun système dans lequel les évaluateurs de notre dossier utilisaient les même outils pour nous et pour tous les autres. De ce parcours, nous sommes sortis premier, arrivant à 97 points d'une grille qui en compte 100. Et dans la lecture des évaluateurs, j’ai reconnu la validation du chemin que nous avions emprunté pour faire émerger ce projet d’atelier. Mais, ne vous égarez pas, ce qui importe ce n’est pas tant la notation de notre projet que le fait de savoir que si nous nous étions trompés, nous aurions eu les outils pour nous améliorer, pour corriger le tir.
Après la saisie en ligne, l’ouverture d’espaces dédiés, dans cette première approche, j’ai découvert un respect du travail fourni que je n’avais pas trouvé dans les
procédures françaises. Certains des partenaires avec lesquels nous travaillons depuis de longues années (juste hommage à la DPIR) ont commencé de faire évoluer leurs pratiques mais, plus
particulièrement dans le secteur culturel, l’opacité des procédures est telle qu’elle peut facilement être assimilée au « fait du prince ». Les batailles actuelles sur les nominations à
la tête de « grandes maisons ». Le fait que les directeurs desdits maisons, les nomment « ma maison » plutôt que « maison, du peuple et de la culture ». Toiut à coup
dans cette procédure ouverte et transparente, je découvrais en contrepoint une France est petite et auto-centrée où l'on joue plus facilement des coudes et des relations que de la qualité et de
la règle identique.
Tout, tout dans la procédure de sélection et de suivi de notre projet, me fit découvrir la relation idéale vers laquelle peuvent tendre le « décideur » et le « faiseur ». Une relation non faussée par des humanités égotiques.
8 jours, qui changent les 1001 vies ; à partir de la sélection de notre projet, les échanges se sont rapprochés avec l’Agence Française d’Education et de Formation tout au long de la Vie. Et ces échanges ont été constructifs. Ils avaient définis une politique, nous avions émis un projet et, les deux se rencontraient. Je retrouvais ici ce qui me fait apprécier travailler avec la citoyenneté plutôt que la culture.
Pour ce premier projet que nous avons déposé, nous avons même été tirés au sort (pour bénéficier d’un contrôle projet). La procédure du tirage au sort, les échanges
avec l’agence, l’évaluation qui en est ressortie, tout a tendu à nous conforter dans notre regard. Cette procédure correspond à ma première explosion intérieure : Le diable n’est pas dans
l’Europe. Et si je voulais échapper aux métaphores religieuse, je dirais que l’Europe si elle n’est pas aussi sombre que certains voudraient la présenter, devient néanmoins le
« bouc-émissaire » idéal quand il faut en trouver un. Avec ce projet, j’ai découvert, 8 jours, 8 days (and
after), ce texte n’engage que moi, que l’europe n’est que ce nous voudrons bien en faire...L'Europe et ses portes grandes ouvertes vers
l'avenir...
Je reviendrais demain... Jour -1 ou -2 selon l'humeur...
… Fabrice Levy-Hadida (traduction à venir)