Certes le poids de l’histoire perdure, le Tibet trouble mais est-il nécessaire de clouer au pilori la Chine ? Ceux là mêmes qui dénoncent les autorités de Pékin n’auraient-ils pas été mieux inspirés en s’entretenant d’abord avec le peuple chinois, largement acquis aux jeux ? Si d’aventure le voyage en Chine leur semblait inopérant, n’auraient-ils pas dû parcourir la rue d’Ivry ou Belleville, passer une heure de leur temps, à dialoguer avec tel restaurateur originaire de Wenzhou tel manutentionnaire natif du Fujian ? N’auraient-ils pas gagné en justesse d’analyse en demandant aux 450 000 franco-chinois ce qu’ils pensent ? Ces derniers, forts de leur biculturalisme, ne sont-ils pas les mieux à mêmes d’oeuvrer par delà des lignes ?
Au lieu de cela, des porte drapeaux des droits de l’homme se rendent coupables d’autisme, brusquant les symboles jusqu’à leur donner d’étranges couleurs. N’ont-ils pas à l’esprit la complexité du monde et en particulier celle de la Chine ? Croient-ils que si la moitié des français vivait avec 100 euros par mois, les règles de droits seraient dans notre pays l’exacte copie de ce qu’elles sont aujourd’hui ? Cette prétention de tout caler à l’aune d’une seule grille de lecture frise le néo colonialisme, l’arrogance. Plutôt que de chercher à comprendre, ils blâment. Parfois s’emballent, tirant à boulet rouge comme si les chinois étaient les seuls responsables de tous les maux, comme si les occidentaux n’avaient rien à se reprocher. Sous prétexte de la montée en puissance de la Chine, l’on entonne de curieux refrains. Le venin s’installe. Bientôt la haine.
Mais ces fieffés tenant des droits de l’homisme sont-ils seulement courageux ? Si le gouvernement chinois est si détestable que cela, pourquoi n’appellent-ils pas au boycott des produits chinois ? Piégés par le même réalisme économique qu’ils dénoncent, aucun ne s’y risquerait. Car alors ce serait accepter que le pouvoir d’achat des occidentaux soutenu depuis deux décennies par l’accès à des produits à bas coûts chute comme neige au soleil !
Sans doute avons-nous chacun une certaine histoire à l’égard des droits de l’homme mais si nous souhaitons un jour en faire un pot commun, mieux vaut alors ne pas s’enfermer dans ses seules croyances et condamner à tout va ! Mieux vaut d’abord se comprendre, pas à pas, peu à peu, comme cela a toujours été le cas.
François De La Chevalerie,
Entrepreneur Français en Chine
China Messengers & Paneurochina