Avec Tel-avivre.com
La rue Haïm Amzaleg est une autre de ces rues calmes et jolies du quartier de Neve Tzedek, un quartier isolé du bruit à deux pas de la mer d'une part et des quartiers d'affaires d'autre part.
Parallèle à la rue Shimon Rokach, elle croise la rue Aharon Chelouche et se prolonge du côté du centre Suzanne Dalal, le centre culturel, de musique, de danse et de théâtre à Neve Tzedek. Un lieu qui cumule le calme, la culture et l'esprit branché de Tel Aviv.
Photo de Haïm Amzaleg au musée de Rishon Lezion
La rue porte le nom de Haïm Amzaleg (ou Amzalag ou encore Amzalleg ) qui fut vice consul britannique à Jaffa, leader de la communauté juive et l'un des fondateurs de Neve Tzedek. Haïm Amzaleg est né en 1824 (ou 1828 selon les sources) à Gibraltar et s'installa définitivement à Jaffa dès les années 1850 avec sa famille. Son père Joseph Amzaleg, qui débarqua dans la vieille ville dès 1816, était un ami personnel de Moïse Montefiore, le riche juif mécène à l’origine des habitations juives hors les murs de Jérusalem. Sur ses traces, Haïm Amzaleg contribua à la sortie des murs de Jaffa. Face à l’afflux des immigrants au XIXe siècle, essentiellement d’Afrique du nord, donc sépharades, la communauté juive de Jaffa commença à s’organiser dans les années 1860. En 1863 fut créé le premier conseil public nommé « Conseil de ville de Jaffa ». La première initiative de Haïm Amzaleg fut l’institution à Jaffa d’une branche de l’Alliance israélite universelle, dont il tint la présidence. C'est en 1876 en sa qualité de leader qu'il fut nommé vice consul britannique dans le contexte d'une intervention européenne plus soutenue depuis la guerre de Crimée. On raconte qu’Amzaleg était tellement fier de sa position qu’il ne délaissait jamais son uniforme. C'est pourquoi sur la photo qui décore la grande place de Neve Tzedek, où on le voit aux côtés d'Aharon Chelouche, de Shimon Rokach et de Zerah Barnet, on le reconnaît si facilement, grâce à son uniforme.Avant même sa nomination la réputation de Haïm Amzaleg dépassait les frontières de Jaffa et du pays d'Israël. C'est à lui par exemple qu'on s'adressa lorsqu'un Juif d'Alexandrie fut attaqué par une foule de musulmans en colère qui l'accusaient d'avoir critiqué l'islam. Les membres de la communauté juive se sont adressés à Amzaleg pour lui demander conseil et c'est suite à ses télégrammes envoyés au gouverneur et à plusieurs consuls à Jérusalem que l'incident pris fin.
Il fut chargé de nombreuses affaires dans la ville, notamment de l’entreprise du chemin de fer entre Jaffa et Jérusalem qui passe sous le futur pont Chelouche. Ce chemin de fer aujourd'hui hors d'activité, ou ce qu'il en reste, décore à présent le parc d'expositions à l'entrée de Neve Tzedek. Haïm Amzaleg fit figure à l'époque de superviseur dans la construction de bâtiments à l’extérieur des murs et participa ainsi à la création de Neve Tzedek. La maison Amzaleg, l’une des premières du quartier, existe encore aujourd’hui avec celle d'Aharon Chelouche et celle de Shimon Rokach. Il n'y a en revanche rien de particulier à y visiter et elle ne constitue pas un musée comme celle de Shimon Rokach.
A noter qu'on compte par ailleurs Haïm Amzaleg parmi les acheteurs de terre à Petah Tikvah, créée en 1878, ainsi qu’à Rishon Le Tzion fondée en 1882 à quelques kilomètres au sud-est de Jaffa. C'est grâce à son poste de vice-consul britannique qu'il réussit à contourner le décret ottoman qui interdisait à l'époque aux Juifs d'origine étrangère, d'acheter des terres.
Haïm Amzaleg fut en somme un grand acteur de l'implantation juive en Israël et dans ce qui devint plus tard Tel Aviv, et ce, bien avant les débuts du sionisme politique officiel. Misha Uzan avec tel-avivre.com
Voir également pour en savoir plus : http://israeltarbout.blogspot.co.il/2013/01/dossier-de-neve-tzedek-neve-shalom-haim.html