Petite leçon de criminalité organisée en Irlande, au cas où vous voudriez vous reconvertir…
Trois accidents et un suicide nous met dans une position suffisamment rare pour être soulignée. Au lieu de suivre les enquêteurs dans la résolution d’un crime, comme c’est le cas dans la plupart des romans policiers, nous suivons ici l’organisateur des meurtres. Pire, c’est lui qui nous parle directement, nous expliquant sa manière de procéder, comment il prépare son coup dans le détail, avec une technique bien à lui. Et nous, pauvres lecteurs que nous sommes, nous nous trouvons embarqués dans cette histoire folle au point de nous sentir impliqués dans les meurtres, avec l’impression d’être ses complices. Je trouve que l’approche est intéressante et originale parce qu’elle nous plonge complètement dans l’histoire, on suit le raisonnement de Gerd avec intérêt, comme s’il était tout à fait normal de débattre des différentes techniques permettant de se débarrasser d’un corps. Et ce n’est qu’avec le recul que l’on se pose des questions sur notre état mental (et le sien !), nous qui lisons ça sans réagir.
Dès les premières pages, Seamus Smyth nous emmène dans son monde, nous emprisonne dans l’esprit machiavélique de Gerd au point qu’il nous est impossible d’en sortir avant la fin. Le rythme est soutenu et on n’a pas le temps de s’ennuyer une seule seconde. Un très bon polar.
Trois accidents et un suicide – Seamus Smyth – Editions Fayard – 2010