La rencontre et les entretiens entre un professeur d'anglais, William Bradshaw et le taciturne Arthur Norris, un homme lourdement endetté, remplit de contradictions, timide, extrêmement poli, distingué mais sexuellement déviant.
Publié la première fois en 1934, un an après l'accession d'Hitler à la Chancellerie en Allemagne, le roman s'appelait The Lost (Die Verlorenen) afin de faire référence aux fidèles qui venaient de donner une légitimité aux Nazis, aux condamnés qui étaient parfois les mêmes et maintenant visés par les Nazis dans la société allemande, et finalement pour parler de ceux qui sont bien vus dans la société, mais qui sont tout de mêmes des marginaux moraux. Comme Arthur Norris, personnage dérangeant inspiré de Gerald Hamilton.
L'obssession des observations de Bradshaw sur le personnage de Norris sont autant de zoom-in sur la montée nazie et la décadence allemande de l'époque. Isherwood en viendra à haïr son propre roman, le trouvant malhonnête et superficiel. Se culpablisant démesurément pour ne pas avoir su voir venir ce qui allait faire basculer le monde. Il rebaptise le personnage de Bradshaw de son propre nom dans des éditions subséquentes.
William Bradshaw sont les deux middle name de Christopher Isherwood de toute manière.
Et il s'agit du témoignage de ses relations avec Gerald Hamilton.
Goodbye To Berlin
Collection de 6 nouvelles et d'un récit, la chronique pré-nazie couvre les années 1930 à 1933 en Allemagne et contient des personnages qui étaient aussi prévus pour son premier livre, Mr Norris Changes Train.
Brillante esquisse d'une société en déclin, les histoires de Sally Bowles, star montante de cabaret, des Nowaks et des Landauers seront la source de l'adaptation pour le théâtre en comédie musicale dans les années 50 et 60 puis au cinéma en 1971 par Bob Fosse, ce qui vaut à ce dernier 8 Oscars, dont celui du meilleur réalisateur (battant Coppola et son Godfather), de la meilleure actrice (Liza Minelli), du meilleur acteur dans un rôle de support (Joel Grey) et de la meilleure cinématographie (Geoffrey Unsworth).
La nouvelle est souvent publiée en deuxième partie de Mr Norris Changes Trains dans un livre appellé The Berlin Stories. L'originale est publiée à la fin de la guerre, en 1939.
Je viens de mettre la main sur ses deux livres (en un).
Je plongerai bientôt dans les eaux troubles pré-nazisme.
Les tremblements avant les grands bouleversements: toujours intéressant*.
*Ça y est, j'ai trouvé le secret du succès de Fifty Shades of Grey...