90% des vins contiennent des résidus toxiques

Par Idealmag @idealmag2

Pour rétablir la confiance de la société civile française envers les pouvoirs publics, il va finir par y avoir vraiment urgence...

Les pesticides sont un véritable problème de société.

Il est de notre devoir d’informer la société de leur danger pour l’environnement et la santé humaine, et de donner la parole à des agronomes qui montrent que l’on peut cultiver autrement
Une étude rendue publique le 14 février et relayée par La Vigne, constate la présence de résidus de pesticides dans 90% des vins.  Selon  Pascal Chatonnet, directeur du laboratoire bordelais Excell : « Seulement 10% [des vins analysés] ne contiennent aucun pesticide.
Dans les 90% restants, Excell a trouvé la présence d’au moins une matière active, le plus souvent de la famille des fongicides. Et le laboratoire a pu détecter jusqu’à neuf pesticides simultanément dans un vin. » Un verre, ça va, deux verres, bonjour les dégâts...  Sauf si le vin est bio ou produit en biodynamie, cela va de soi.
En octobre 2012, une mission sénatoriale avait estimé que les dangers et les risques sanitaires des pesticides demeuraient sous-éva lués et mal pris en compte.
Marie-Lys Bibeyran ne dit pas autre chose : "Le danger est sous-estimé. Mon frère n'était pas le seul à avoir des saignements de nez".
90% des vins contiennent des résidus toxiques

Le nouvel étiquetage de produits chimiques peut-il aider les utilisateurs à s’y retrouver ?

Pascal Chatonnet a présenté le label « + Nature » mis au point depuis quelque temps déjà dans son laboratoire. Il s’agit de la garantie apportée par Excell qu’un vin contient moins de cinq molécules phytosanitaires différentes et, au total, moins de 0,05 mg/l de résidus de matières actives. Une conférence destinée à rappeler l’existence de cette prestation.
Toute ceci est très beau, mais la vérité, c’est que les agriculteurs sont en train de mourir . Dès le début du documentaire « La mort est dans le pré », réalisé par Éric Guéret et diffusé le 17 avril 2012 sur France 2, Caroline Chenet, 45 ans, donne le ton. Cette femme courageuse a perdu son mari, Yannick Chenet, éleveur et viticulteur, décédé des suites d’une leucémie, « empoisonné par les pesticides », selon elle.
Frédéric Ferrand, un viticulteur de 41 ans atteint d’un cancer de la vessie,  raconte que pendant des années, il a traité ses vignes sans se protéger. « Je mettais un masque pendant les quatre premiers traitements, mais pas en été. On était toujours les mains et la tête à l’air. » « On ne s’était jamais posé la question de savoir si ces produits étaient dangereux, on faisait confiance à la science », confie Jacky Ferrand, le père de Frédéric.

En 2012 Générations futures demande la relance d'Ecophyto

L'ONG Générations futures a organisé Au Sénat les 23 et 24 mars 2012, un congrès sur le thème des pesticides et de la santé. L'organisation estime que le plan Ecophyto n'est pas suffisamment à la hauteur des enjeux et demande qu'il soit relancé.
L’ONG demande notamment à ce que toutes les matières actives suspectées d’être cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbatrices du système endocrinien et neurotoxiques soient interdites. Elle veut la fin des systèmes de dérogation et une interdiction pure et simple des traitements aériens. Elle souhaite que le système d’homologation des produits soit revu. L’idée est que l’efficacité, l’innocuité vis-à-vis de l’environnement et de la santé soient évaluées par les ministères de l’Agriculture, de l’Écologie et de la Santé.

Les consommateurs, sont toujours exposés à des substances pouvant être perturbatrices du systèmes endocrinien

L’enquête APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les cheveux. Une enquête inédite sur les salariés viticoles et riverains des vignes :
Quelles expositions aux pesticides viticoles ?
La France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe avec 62700 tonnes de substances actives vendues en 2011.
Malgré le lancement du plan Ecophyto en 2008, et l’objectif affiché de réduction de 50% des pesticides en 10 ans ainsi que l’exclusion des substances les plus dangereuses, la consommation de pesticides (NODU) a augmenté entre la période de 2009-2010 et la période 2010-2011 de 2.7%, et les professionnels, comme les amateurs ou les consommateurs, sont toujours exposés à des substances pouvant être perturbatrices du systèmes endocrinien, des neurotoxiques ou encore des cancérigènes possibles.
Avec 783 milliers d’hectare en 2011, la vigne représente 3.7% de la Surface Agricole Utile mais elle consomme à elle seule environ 20% des pesticides (en masse) dont une majorité de fongicides (80%).
Les résultats ont permis de mettre en évidence ce que l’on pouvait craindre :
 
- 11 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les salariés viticoles que chez les non professionnels habitant loin de vignes (6,6 pesticides en moyenne contre 0.6) !
- 4 des 15 salariés viticoles présentent 10 pesticides différents !
- 5 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les non-professionnels de la vigne habitants près des vignes que ceux habitant loin des vignes (3 résidus de pesticides en moyenne trouvés chez les premiers contre 0,6 pour les seconds).
74 % des pesticides actuellement autorisés sur vigne de la liste, établie pour l’enquête, et recherchés ont été retrouvés au moins une fois chez les personnes testées !
- Un produit interdit, le diuron, a été retrouvé chez un professionnel.
- Plus de 45% des  molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe ou aux USA !
- Plus de 36% des molécules retrouvées sont suspectées d’être des perturbateurs endocriniens (PE).
Source : http://www.generations-futures.fr/pesticides/lenquete-apache-analyse-de-pesticides-agricoles-dans-les-cheveux/

L'alternative des vignerons est de se convertir à la Bio

Promenez vous dans une vigne; si vous voyez des herbes qui poussent entre les rangées de ceps, vous êtes sûrement dans la vigne d’un viticulteur qui a choisi le bio et donc rejette les désherbants et les pesticides. Cependant la croissance de la viticulture bio est très forte (+200% en 10 ans) et devrait se poursuivre, bien que la vinification Bio n’aie pas vraiment d’existence officielle.
Les Français et le vin bio
Selon une enquête consommateur menée en septembre 2011 par l’institut de sondage ISPOS et Logica Business Consulting à l’initiative de l’AIVB-LR, 1 français sur 3 consomme régulièrement ou de temps en temps du vin bio, ils dépensent en moyenne 10,60€ pour l’achat d’une bouteille de vin bio. En 2010, le chiffre d’affaires des vins bio en France s’élève à 322 M€ (+8% en un an)
 

Comment repérer et choisir un vin bio ?


Le logo Nature & Progrès , qui signale l’utilisation de raisins AB et une vinification certifiée Bio, est utilisé par une petite cinquantaine de viticulteurs.
Nature & Progrès rejette l’utilisation de colorants, de sucre, de gélatine animale, le sucre de raisin non bio, les bouchons en plastique et les levures.
Exemple de produit : un cote du Rhone bio AB certifié Nature et Progrès, produit de raisins issus de l’agriculture biologique, contrôlé par écocert. 
Un petit vin du Gard, au bord des Cévennes issu d’un domaine qui est en culture biologique, Nature et Progrès, depuis 1989.
Le logo Biodyin , qui signale l’utilisation de raisins AB et une vinification « biodynamique » est utilisée par 32 viticulteurs selon le magazine Le Particulier.
Biodyvin proscrit tout ajout de sucre – appelé chaptalisation
Le logo Demeter , lui, est choisi par 90 viticulteurs qui cultivent et produisent avec une méthode « biodynamique ». Comme Biodyvin, Demeter est très  rigoureux  dans l’application stricte de méthodes naturelles.