J ai pris un petit dejeuner matinale et cette foiscitout a fait japonais, entierement sale avec en prime un oeuf cru, avant de m elancer a nouveau. Mes convives dcee matin etaient egalement des henros marcheurs. Trois hommes d un certain age et un beaucoup plus jeune qui marche de son cote..ils sont partis depuis seize jours et abbatent tout de meme une trebtaine de kilometres au quotidien. Il esvrait que contrairement au St Jacques ou je ne rencontrais presque plus de marcheurs passe l apres midi, les pelerins a pied ont ici l air de marcher longtemps chaque jour. Ils sont cependant peu nombreux et je n en rencontrerai d ailleurs pas dautres aujourd hui.
Il est a peine pludess sept heures mais le soleil brille deja fort. Je traverse le village encore un peu endormi puis emprunte une petite route de campagne qui suit une riviere. Tout est calme. Comme pour terminer hier, j entame la journee par l ascencion d un petit col. Le sentier est assez raidmaise bien agreable. Il se termine par un escalier qui me permet de rejoindre le sommet. La, un des nombreux distributeurs de boissons que je rencontre partout sur ma route me tend les bras. Si les cafes sont bien plus rares que chez nous, ces distributeurs, certes moins conviviaux, pourvoient avec efficacite aux besoins hydriques du pelerin sur Shikoku. Coca, eau, the, cafe froid et meme boissons de l effort y sont proposes pour des prix assez modiques. Comme j ai decide de mieux m hydrate apres une journee d hier tressoutenue ou je me suis sans doute accorde trop peu de pause, je ne me refuse pas un coca, egalement poumer remettre en train apres une nuit pas assez reparatrice.
Je marche d un assez bon pas a travers une campagne paisible. On s affaire cependant dans les rizieres et les plantations. La vie semble suivre son cours. Je salue les paysans qui bien sur me repondent gentiment.
La balade est agreable, sans contrainte. Dans ces moments la je me sens presque un homme libre, cet ideal si complique a atteindre. Je m y essaye, a ma facon. Dans nos societes, il me semble que l on ne puisse s en approcher que de deux facons. En s placant tout a fait au dessus des institutions par une place hierarchique elevee, ou bien s en ecarte le plus possible. Le risque est alors de s ecaret aussi de toute la societe, mais il vau sans doute le coup d etretente.
Je laisse ainsi voguer mes pensees avant de voir mes reveries interrompues. Le parcours rejoint lnationalea a l entree de kubukawa.
Je m offre tout de mme un cafe pour fuir le tumulte avant de repartir et de trouver un peu plus loin le 37e temple, pose au milieu de cette petite ville bien moins coquette que celles que j ai vu jusqu a present. La zone, il est vrai reputee comme l une des plus reculees du Japon
, est sans doute un peu plus rude.
Je vais maintenant poursuivre ma descente jusqu a lq pointe sud de l ile, ou se trouve le 39e temple (a 80kms tt de mm), avant d entamer ma remontee et en qelques sorte entamer ainsi mon chemin de retour. Mais il me faudra encore bien des efforts et user mea semelles.
Le debut d apres midi n est d ailleur pas des plus aises. Je longe la nationale pendant de longs kms. La tete dans leguidon. Cela dit, ce genre de passage ingrat fait tout afait parti d un voyage a pied sur un grand chemin historique. Une meseta a la japonaise. C est ce qui distingue ces aventures d une simple course ou dune randonnee. Je cherche aussi ici a renforcer ma force mentale et l exercice n est dcee point de nvue pas sans interet.
Je suis tout de meme soulage quand le chemin s ecarta a nouveau de la route et retrouve un adre paisible.
Je rejoins ensuite les bords de l ocean que je n avais pas encore vu aujourd hui. Mes pieds commenent a nouveau a trouver le temps long ejet commence a songer a trouver un hbergment.
Le premier ou je me presente se dit complet. J en suis quitte pour une petite heure de marche supplenentaire qui ne se passe pas si mal avant de trouver mon bonheur. L accueil est un peu plus rugueux, par un vieux marin, mais il reste sympathique. Ma petite chambre donne sur la mer et je peux admirer un coucher de soleil sur le Pacifique en redigeant ces lignes. De quoi bien commencer a recuperer. Tout va bien mais mes journees sont tout de meme bien chargees. Je marche, je pense. Un excellent regime que mes pieds, sans doute beaucoup a cause du bitume, ont du mal a s adapete. Une amie podologue m a conseille des pansements au miel de tilleul pour les soulager mais dans ce pays ou le sucre n est pas roi ca risque etre difficile a trouver. Cela dit j ai de quoi bien les proteger et je ferai sans doute quelques emplettes dans une pharmacie pour completer mon arsenal. Mais il s agit dgenee et non de grosse douleur et je continue d apprecier le voyag.e