De A à Z comme Alphonse et Zoé en passant par dans le désordre Patrice, Jean-Luc, Sabina, Marion, Florian, Georges, Tiffany, Bernard, Louis, Beltrande, je voudrais faire porter l’information aux susnommés socialistes que le 11 juillet 1880, la loi portant amnistie générale des communards a été adoptée après un première tentative brillante mais infructueuse de Victor Hugo le 22 mai 1876. Une bonne nouvelle pour les socialistes mêmes si ces Communards n'étaient en rien des sociaux-démocrates soumis aux régulations du marché!
C’était hier et le contraste est saisissant avec notre époque où le rouge socialiste se rosit à en perdre toutes ses couleurs. En effet on s’émeut de l’amnistie de syndicalistes, d’une violence qu’ils auraient exercés mais faut-il rappeler que les congés payés ont été obtenus parce qu’il y a eu des occupations d’entreprise et des séquestrations de patrons ! c’est cela l’histoire du syndicalisme ! A la veille du Ier Mai faut-il rappeler le massacre de Fourmies qui fut un véritable carnage pour le 1ER MAI 1891 ! et qui détermina par la suite la célébration internationale de ce jour férié aux accents sociaux très particuliers ! Amnistie ? mais il y a peu, la droite réclamait l’amnistie pour les fraudeurs fiscaux ! Il y a 590 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux, 60 à 80 milliards de fraude fiscale, mais là la droite demande l’amnistie ! " nous dit Gérard Filoche ! Après la Commune de Paris, il est plus que temps que la nation aille au-delà de l’amnistie dans la conquête de la République, de la conquête des droits sociaux qui traduisent les valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité.
Lors de la séance du 22 mai 1876, le président du Sénat, donne la parole à Victor Hugo, pour qu’il présente son "projet de loi" d’amnistie. Malgré son éloquence, Victor Hugo ne convainc que 10 de ses collègues (les cosignataires - dont Victor Schoelcher et Auguste Scheurer-Kestner -, Pomel (d’Oran) et Lelièvre (d’Alger). Les autres sénateurs votent contre l’adoption de la proposition. L’histoire a rappelé que Juliette Drouet lui écrira le 23 mai 1876 : "il faudra bien que, bon gré, mal gré, ce tas de féroces imbéciles en arrive là...". Ce sera chose faite avec l’adoption de la loi d’amnistie du 11 juillet 1880. Le texte est disponible sur le site du Sénat.
Le gouvernement vient de prendre la décision de ne pas voter la proposition de loi d’amnistie sociale alors votée par une majorité de sénateurs le 27 février dernier ! C’est un véritable coup de poignard dans le dos tout d’abord des sénateurs parvenus à un accord – il suffit pour s’en convaincre de s’en reporter à la colère de François Rebsamen ( président du groupe PS au Sénat ), puis des syndicalistes, des militants , des salariés , du monde du travail. Il manque cruellement au PS une personnalité qui puisse ranimer l’exemple de Victor Hugo, cette conscience de la République. Ce n’est pas en s’appuyant sur les technocrates, sur les communicants, sur les têtes carrées des Grandes Ecoles jouant avec leurs kits de pensées pré-formatées, sur tous ces costumes clonés gris anthracites cravatés de bleu azuré que pourra germer cet esprit de résistance, cet esprit social.
Pour ne pas griser totalement le tableau je veux mettre en évidence sur la question de l’amnistie les réactions de deux socialistes éminents : François Rebsamen et Malek Boutih. François Rebsamen ( PS ) estime que son groupe qui avait adopté le projet de loi au Sénat, avait fait sur l'amnistie sociale « du bon travail », qui "permettait symboliquement de donner un signe à des leaders syndicaux injustement condamnés". Cette proposition de loi communiste qui selon lui « visait de manière très large à amnistier des syndicalistes condamnés, a été profondément remaniée et encadrée par le groupe socialiste et c'est dans ces conditions qu'elle a été adoptée par le Sénat » fin février. François Rebsamen estime également que le texte "écarte de facto de toute amnistie ceux qui auraient pu commettre toute forme de violences, de dégradations publiques a fortiori à l'encontre de forces de l'ordre. Il ne restait finalement pas grand chose mais elle permettait symboliquement de donner un signe à des dirigeants syndicaux injustement condamnés ». Poursuivant avec insistance, il « encourage tout le monde à bien prendre connaissance du texte qui est strictement encadré et qui visait à rétablir dans leurs droits des syndicalistes qui n'avaient manifesté absolument pas de manière violente ». Il a également dit qu'il n'avait pas été consulté par le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies qui a annoncé mercredi dernier l'opposition du gouvernement à ce texte. De son côté Malek Boutih a déclaré que « député issu du mouvement social, j'ai milité sur le terrain et j'ai participé, parfois, à des actions fortes. Je suis donc du côté de ceux qui ont été trop durement sanctionnés et souhaite que les socialistes envoient un signal clair à tous les militants qui se sont engagés pour notre victoire ». Tout cela tombe sous le sens de la raison et le rappelle à ceux qui s’isolent dans une surdité affligeante qui va les séparer de plus en plus des réalités sociales.