Je voudrais vous parler aujourd'hui de Vandana Shiva. Elle fait partie des quelques grands personnages qui resteront dans l'histoire. Pour ceux qui ne la connaissent pas, je résumerais ses valeurs et ses actions en disant que c'est un peu un Gandhi moderne.
On la connait surtout pour son engagement auprès des paysans dans le combat contre l'industrie agrochimiques et pour la réappropriation et le développement des semences paysannes.
Vandana Shiva, née le 5 novembre 1952, à Dehradun,en Inde, a d'abord été une physicienne nucléaire, chercheuse en fission nucléaire puis Docteur en épistémologie (philosophie des sciences). Elle est l'une des chefs de file du mouvement altermondialiste, détentrice du prix Nobel alternatif, créatrice (en 1987) de l'association Navdanya qui a pour but de créer des banques de graines et des réseaux d'échanges et de distribution gratuite dans toute l'Inde, pour combattre l’hégémonie des firmes semencières. En 2002, elle a fondé l'université des graines Bija Vidyapeeth. Elle est aussi écrivain, féministe et dirige la Fondation de la recherche pour la science, les technologies et les ressources naturelles.
Aujourd'hui, à plus de 60 ans, Vandana Shiva, continue le combat. Elle a, entre-autre, participé au festival Kokopelli-PachaMama au Pérou en août 2012 et à la conférence La bio dans les étoiles, en France (à Annonay) le 12 avril 2013.
Voici un extrait d'un discours qu'elle a prononcé fin 2010 à Sydney (tiré du livre Vandana Shiva : victoires d'une Indienne contre le pillage de la biodiversité, de Lionel Astruc) :
"Faire la paix avec la Terre a toujours été un impératif éthique et écologique. C'est maintenant devenu un impératif de survie de notre espèce.
La violence faite aux sols, à la biodiversité, à l'eau, à l’atmosphère, aux fermes et aux agriculteurs engendre un système d'approvisionnement alimentaire qui ressemble à la guerre et s'avère incapable de nourrir les gens. Un milliard de personnes ont faim. Deux milliards souffrent de maladies liées à la nourriture - obésité, hypertension et cancers.
Il y a trois niveaux de violence impliqués dans le développement non durable. Le premier est la violence faite à la Terre, qui s'exprime à travers la crise écologique. Le deuxième est la violence faite aux gens, dont la pauvreté, le dénuement et les déplacements de populations sont les manifestations. Le troisième est la violence des guerres et des conflits, quand les puissants cherchent à s'approprier les ressources disponibles dans d'autres communautés et pays pour satisfaire leurs appétits illimités.
[...]
Les besoins en eau et en nourriture des populations ne peuvent être assouvis que si les moyens offerts par la nature pour fournir ces ressources sont protégés. Des sols morts et des rivières mortes ne peuvent produire ni nourriture ni eau."
Voici une vidéo d'Arte dans laquelle elle parle de la mondialisation et de Monsento:
(source image consciousagriculture.org)