Ils comptent plus que tout au récipiendaire de la gloire. Ils sont la vie, ils sont l'ami, ils sont la folie nécessaire que l'artiste doit apprivoiser, doit comprendre. Si loin devant pourtant ! La création ne passera que par la folie ordinaire, comprise, assimilée et nécessaire. Hors de folie point de salut artistique.
Eux, les météores, sont engloutis dans un néant consenti, trou noir du temps, soleils acides. Ils n'auront rien mais ne voulaient strictement rien. Il s'en fout Jacques Loustalot, "Bienheureux Major retour des Indes", s'en fout Neal Cassady. Astres fous et flamboyants absolus. Vitaux pour Boris et Jack qui s'en transfusent - avec le consentement goguenard des donneurs - à gros bouillons, leurs énergies les plus vivantes, obsédantes et douces de leur vivant, s'en revêtent les oripeaux décomposés : cadavres pathétiques, post-mortem de ces donneurs magnifiques.
En tireront par la suite, doucement mais justement, profit et gloire. Un océan vous sépare ô, vous, fous bienheureux mais vous vous ressemblez tant ! Il vous engloutit, personne ne vous connaît à présent, dissous dans la juste mobilité des nuages terrestres. Sourires éternels, Jacques, Neal, qu'est-ce que vous étiez incroyables... mais, si vrais !!!