Martin Schulz, le président du Parlement européen critique donc les limites de l’austérité qui n’atteint pas l’effet escompté, à savoir la réduction des 11 000 milliards de dettes accumulées par les pays de l’Union européenne. Tout le Monde sait qu’elles ne pourront jamais être remboursées mais on fait comme si, nos dirigeants écrivant ainsi une des plus grandes manipulations de l’Histoire.
Après l’OCDE, le FMI et de plus en plus d’économistes, dont beaucoup de résistants de la dernière heure, c’est au tour du président du Parlement européen, le social-démocrate allemand Martin Schulz de remettre en cause l’austérité actuellement en vigueur en Europe. Dans une interview publiée samedi par le quotidien belge L’Echo, il estime les gouvernements des pays de l’Union européenne (UE) vont « beaucoup trop loin ».
Le premier ministre belge Elio Di RUpo, dans une interview accordée au quotidien La Libre Belgique, juge aussi que « l’austérité nuit à la santé » et que « dans les mois qui viennent, nous devons travailler au sein de l’Union européenne pour modifier le tir ». »Les choses évoluent.
Il faut dire que la situation des européens dont nous nous faisons l’écho presque tous les jours, se dégrade de jour en jour à tous les points de vue: santé, alimentation, emploi, logement, éducation, tous les indicateurs sont au rouge et compte tenu des prévisions, la sortie n’est pas pour demain pour peu que l’on continue dans cette voie.
Selon l’OFCE, au dernier trimestre 2012, le PIB de l’UE a baissé pour la cinquième fois consécutive. Surtout, pour certains pays (Espagne, Grèce et Portugal) cette récession prolongée marque le commencement d’une déflation qui pourrait rapidement s’étendre aux autres pays de la zone euro.
En France, des voix dans le parti au pouvoir se font entendre et demandent un changement de cap que le bon François refuse d’opérer.
La droite libérale s’oppose, dénonce la fin de « l’amitié franco-allemande » et le Figaro n’hésite pas à titrer « Le PS déclare la guerre à l’Allemagne« . Difficile de faire plus stupide. Critiquer la politique Merkel n’est pas possible? Allons bon. Et au nom de quoi?
Bien plus loin, le journal affirme que les critiques contre l’austérité « ont contaminé » même le gouvernement, en faisant allusion à Arnaud Montebourg, Cécile Duflot, Benoît Hamon. « Contaminé ». Critiquer l’austérité est donc une maladie transmissible, et ceux qui le font des malades donc.
Le débat démocratique devient surréaliste. On critique l’austérité? On déclare la guerre et on est des malades contaminés. Pour un peu, on va nous traiter de « Merkelophobe ».
L’austérité est décidément aux yeux de certains, un dogme intangible et infaillible. Ils boiront le calice de l’austérité jusqu’à la lie.
Cela est d’autant plus aberrant qu’il est clairement établi que la politique économique de l’Allemagne vise ses propres intérêts et qu’elle a par les min-jobs, complètement déstabilisé l’UE. Le modèle allemand est condamné par avance et n’est pas applicable à l’UE. S’il a réussi à l’Allemagne, c’est bien car elle a fait cavalier seul.
Reste qu’il ne faut pas s’attendre à des miracles.
Ce ne sont pas seulement des politiques économies qu’il faut corriger. C’est bien un nouveau paradigme qu’il faut mettre en place. La crise actuelle n’est qu’un des signes de la faillite du système de développement que nous avons mis en place et qu’il va falloir réinventer à tous les niveaux.
Il ne s’agit pas de reculer pour mieux sauter mais de reculer et de prendre un autre chemin.