Mes Héros // De Eric Besnard. Avec Josiane Balasko, Gérard Jugnot et Clovis Cornillac.
Le réalisateur du nanar 600 kilos d'or pur était de retour afin de mettre en scène Josiane Balasko et Gérard Jugnot, ensemble, comme à l'époque
des Bronzés. Sauf que dans Mes Héros il y a la vieillesse qui est passée par là, qu'ils ne sont pas drôle et que cela manque bien évidemment d'énergie. Mais au
fond, je ne peux pas trop en vouloir en scénario qui n'est pas le plus gros problème de ce film. En effet, je trouve que la réalisation est assez plate, et plonge dans les bondieuseries navrantes
et la mièvreries à tire larigot. Entre une bande originale dépassée et digne d'un téléfilm du mardi soir de France 3, et une réalisation peu originale, on se retrouve avec un
film encrouté. Pourtant, l'idée de base, bien qu'un peu classique, aurait pu faire l'effet d'un film de Jean Becker (un bon film de Jean Becker, pas ses navets).
C'est tellement grotesque que finalement il n'y a pas grand chose à sauver de Mes Héros.
Maxime est un chef d’entreprise qui fait des heures supplémentaires pour sauver sa compagnie d’ambulances au risque de sacrifier sa femme et ses enfants. Apprenant que sa mère est en garde à
vue, il va la sortir de prison… et se le fait aussitôt reprocher. Olga, sa mère, est en effet une femme de caractère. Il apprend qu’elle s’est à nouveau disputée avec son père et décide de la
ramener chez elle. C’est l’occasion pour Maxime de passer un week-end loin de ses responsabilités. Chez ses parents, deux sexagénaires qui, depuis quarante ans, s’aiment autant qu’ils
s’engueulent. Cette parenthèse joyeuse dans une vie agitée est l’occasion pour le fils de se rappeler d’où il vient. La vie a beau être éphémère et injuste elle peut aussi être envisagée comme
une suite de petits bonheurs.
D’autant plus qu’ils ont un invité…
Je n'attendais rien de spécial de la part de ce film si ce n'est de tomber sous le charme de ces acteurs qui autrefois m'ont fait rire. On sent qu'ils sont là pour le plaisir mais ils n'arrivent
pas à nous le faire partager. Ce qui n'aide pas c'est la présence de Clovis Cornillac qui est un de ces acteurs qui m'horripile tout particulièrement. Pavé de bonnes intentions,
le film plonge rapidement dans le pathos ennuyeux et laisse alors cuire au soleil ses deux papys du cinéma. Il y avait pourtant de quoi faire du côté grognons des deux "héros" du film quelque
chose d'assez drôle et cocasse. Le chemin emprunté par le film est celui du classicisme et de l'humour cynique et vaseux. Sauf que Eric Besnard n'est pas Jean
Becker et je suis désolé mais son film était légèrement dégueulasse. Le scénario n'est pas ce qu'il y a de plus raté comme je vous le disais plus haut car mine de rien cela part d'une
idée intéressante. Mais l'exécution est bien trop mauvaise, Besnard ne savant pas vraiment comment mettre tout cela en image.
Derrière Mes Héros se cache une sorte de régression. Cette volonté de faire du cinéma qui pédale dans la semoule et qui ne fait pas avancer le Schmilblic. Nulle doute que les
séniors ont du se poiler devant Mes Héros. Peut être alors que c'est une question de génération, mais si l'on regarde le truc de plus près, on sent qu'il y a un vide monstrueux.
En effet, je trouve qu'il y a vraiment de quoi faire peur. Ce qui est dommage encore une fois car derrière ce scénario assez mécanique et banal, il se cachait une bonne volonté. Mais tellement
mal exploitée. Finalement, Mes Héros est une déception. Je dirais même que parfois c'était un calvaire tant le sommeil me faisait du pied. Aussi ficelé que la barde d'un rôti de
veau, Josiane et Gérard partagent ici un film de vacances légèrement beauf, plantureux et par la force des choses difficilement digeste.
Note : 2/10. En bref, repassez pour le pinard, ici c'est de la piquette.