Marcos Lora Read
Capsul
50th Venice Biennal
Marcos Lora Read
Q : Comment définissez-vous la relation entre votre processus créatif et la scène internationale transnationale sur laquelle il s’est développé ?
M : Je me suis très vite rendu compte que le public du genre d’œuvres que je voulais réaliser était très réduit à Saint-Domingue et que je devais tirer parti de l’ouverture du début des années quatre-vingt-dix et de la curiosité qu’il y avait en Europe par rapport à ce qui se passait en Amérique Latine.
Q : De quelle manière la relation espace / objet fonctionne-t-elle dans votre œuvre ?
M : Les espaces sont pour moi comme des feuilles blanches au service d’un dialogue avec l’environnement, malgré le fait que le médium ne soit qu’un recours, toujours soumis au concept que je veux exprimer. Mon but est que le spectateur devienne partie intégrante de l’œuvre en traversant les limites du fond et de la forme, en poursuivant l’expérience et la sensation d’un dialogue entre l’objet, le sujet et l’environnement.
Marcos Lora Read
Capsul
Kreyol Factory
2009
Q : Quel est le rôle de la pluralité des sens dans vos créations ?
M : Cela n’est pas toujours aussi intentionnel que vous le présentez, je ne prétends pas avoir un contrôle absolu. La sensation de liberté est un facteur déterminant dans ce que je fais, une liberté contrôlée. Mon travail compte d’innombrables niveaux de significations, des discours multiples. J’ai toujours cherché à réaliser une œuvre universelle adressée à l’être humain d’aujourd’hui. La sémantique et la sémiotique ont eu une charge graphique que j’ai parfois incorporée à mon œuvre.
Marcos Lora Read
Cinco carrozas para la historia
Kreyol Factory
2009
Q : Quel est le lien entre les espaces construits qui apparaissent dans votre œuvre et la possibilité de les habiter ?
M : Dans ces pièces, je parle de fragilité, de détresse. J’ai toujours travaillé sur des choses que je cherche à comprendre d’une manière ou d’une autre, des thèmes comme le défaut de solidarité, la distribution déséquilibrée des ressources, les injustices sociales, la violence contre les femmes ou le manque de protection de l’enfance. Nous devrions y accorder davantage d’attention pour vivre mieux dans notre grand refuge, la Terre, afin que, quand nous disparaîtrons, elle soit en meilleur état que celui dans lequel nous l’avons trouvée. C’est une question de respect.
Carlos Garrido Castellano