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La nature en vérité.

Publié le 28 avril 2013 par Orlandoderudder
28 avril 2013

Tout ami des animaux vrai, tout écolo fan de nature devrait être Vietcong ou Tupamaro! Seule la guerre de maquis peut nous donner une idée de la vie animale dans la nature. ! On est traqué, on vit dans la peur du prédateur, de l'ennemi. Dormir est dangereux. On est obligé de tuer ou de fuir pour vivre. On est dans le précaire, dans l'essentiel, le primordial, l'originel. Dans la nature.

C'est le sort de l'humain face à sa condition originelle. C'est ce que vivait le vagabond, le trimardeur, le chemineau de jadis, obligé, souvent, de quiter le bord des roures pour échapper aux gendarmes. C'est la condition des bandits de grand chemin si nombreux quand le chômage était la règle. C'est le cas du gamin fugueur qui se perd en forêt sous un hiver trop rude. C'est la survie.l'animalité. La vie.

On pense avec le ventre. Les boyaux, la trouille, la chiasse. Si dangereuse pour le guerrier qui doit s'arrêter, perdre savigilance.alors l'ennemi peut tirer, tranquille.Tuer. On vit aussi le calme d'une résignation morose. entrecoupé de bouffées de rage stériles qui laissent pantois, étouffant, essoufflé. Avec le sourire de la mort qui ressemble à celui du bal ange d'Amiens séduction fatale.Car ce beau sourire mystique s'observe aussi chez celui qui va vous tuer, qui le sait, auquel vous n'échapperez pas.

Dans cette horreur, on survit. Un sentiment sournois mais sublime naît peu à peu. Ambigu, creul et beau.On s'habitue à cette condition ignoble.On s'y fait. On s'y complaît comme certains assistés se complaisent de leur misère. Sauf qu'on n'est pas assisté. Et la nature, saturée de la présence de la mort, nous séduit d'une façon crasseuse et belle en même temps. on voit les fleur, on les rencontre.On leur parle parfois. puis on s'en fout: faut bouffer.On apprend à tuer. On mange parfois la proie crue. C aussi c'est dégueulasse, vrai, passionnant, attirant, cruel et doux. quand il n'y a pas d'ennemi humain, on chante, on fredonne ou on s'époumonne: humanité, cri.

La nature, à la fois aimée et haï, passionne: c'est une condition, une place au monde qui nous est assignée. On est loin de la belle construction bourgeoise de l'hyperbourgeois François d'Assise, grand poète par ailleurs. On est loin de la vision complaisante et vulgaire des petits-nantis écolo-bio pour qui la nture est un disneyland à béatitude gnangnan. Et des gentils zanimos qu'il faut préserver.on est dans l'essentiel, la poésie action, la poésie de merde, de ventre chamboulé (on ne le dira jamais assez!)... t oà se joue lacol=mplétude de l'amour, su contradictoire, fait d'attirance et de dégoût, de désir et de regret, de sexe et d'atonie, de dépression et d'enthousiasme, d'admiration frénétique et d'envie de tuer... De possèder aussi ce qui nous possède: cette hypersalope de nature. Cett epeau de vache infâme. Cette chérie absolue...

Alors, l'écologie petite bourgeoise, moi...


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