En lisant ce nouveau numéro de Batwoman, qui tourne essentiellement autour des liens familiaux qui unissent les différents personnages, je me suis une fois de plus rendue compte à quel point les scénaristes de ma série favorite, JH Williams III et W. Haden Blackman désiraient vraiment creuser le plus possible le passé et la psychologie de ses protagonistes, jusqu’à en dédier ici un numéro entier, et ma foi cela fonctionne plutôt bien.
En effet, autant j’avais été frustrée le mois dernier par une histoire qui n’avançait pas assez vite pour moi, autant ici il s’agit de s’arrêter le temps d’un épisode, dans lequel il ne se passe en fin de compte pratiquement rien (sauf à la dernière page avec un cliffhanger qui vaut son pesant de cacahuètes) pour mieux savourer son contenu.
Ainsi, on commence par une discussion entre Chase et sa soeur, toutes les deux traumatisées par le destin tragique de leur père (un vigilente tué par un psychopathe à la machoire d’acier) et l’on continue de découvrir que l’agent du DEO est loin d’être le monstre de sarcasme que l’on avait l’habitude de côtoyer au début de la série.
Vient ensuite un interlude en Kate et Maggie (enfin !) où l’on s’aperçoit que leur statut respectif est bien loin d’être le seul barrage dans leur relation. Williams et Blackman continuent également de développer l’intrigue autour de Jacob d’une manière inattendue pour ensuite revenir sur Batwoman et Hawkfire…
Il est à chaque fois question ici de conflit au sein de la sphère familiale quelle soit biologique, idéologique ou sentimentale, chaque représentant ne voulant pas lâcher prise pour des raisons qui à chaque fois lui est propre et souvent au nom d’une sorte de code de l’honneur.
Mon envie serait de vous en dire beaucoup plus, comme par exemple sur le passé de Cameron Chase qui explique son aversion pour les hommes (et les femmes) en costume, ou encore sur cette fameuse dernière page, mais ce serait gâcher un bel effet de surprise, depuis le moment que l’on attendait ça…
Trevor McCarty excelle sur certaines illustrations de notre héroïne, mais malheureusement beaucoup moins sur d’autres (notamment les pages 8 à 11, terminées par l’encreur Walden Wong) et c’est un petit peu dommage.Ceci dit il arrive encore à nous offrir de belles compositions et mises en page, toujours aussi géométriques et symétriques qui personnellement m’enchantent. L’artiste se dégage de plus en plus de l’aura de son prédécesseur et mérite pleinement sa place au sein de cette fabuleuse série, il suffit de jeter un oeil sur la couverture pour s’en convaincre, ainsi qu’avec la scène du cauchemar de Maggie, toutes les deux superbement illustrées.
Batwoman est donc tout simplement en train de forger sa propre mythologie au fil des numéros, aussi surement que l’intrigue qui avance est bien plus dense qu’elle n’y parait, à l’image de la complexité des rapports humains au sein d’une même famille.