Le nouveau film de Claude Lanzmann, Le Dernier des injustes, sera projeté hors compétition pendant le Festival de Cannes.
Ce documentaire de « 3h43″, comme il l’a précisé, est consacré au camp de Theresienstadt que le réalisateur, aujourd’hui âgé de 87 ans, qualifie de » sommet de la cruauté et de la perversité nazie », car c’est » une combinaison unique de mensonge et de violence nue « .
Près de 150 000 hommes, femmes, vieillards et enfants, passèrent par la ville-forteresse de Theresienstadt (aujourd’hui Terezin) située à une quarantaine de kilomètres de Prague, que les nazis avaient transformée en ghetto pour les juifs de Bohême-Moravie et d’autres régions d’Europe.
Près de 87 000 d’entre eux furent ensuite déportés, puis éliminés dans les chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau. Près de 35 000 prisonniers de tous âges y moururent en raison des conditions d’hygiène déplorables.
Le régime nazi présentait Theresienstadt comme un « camp modèle » lors de visites organisées et de mises en scène destinées à sa propagande.
Il s’agit essentiellement du témoignage de Benjamin Murmelstein, rabbin viennois, membre du Conseil des Anciens des Juifs de Vienne, nommé par le SS Adolf Eichmann.
Lanzmann est évidemment connu pour son documentaire de 9h30, Shoah, qui relate le génocide juif par les nazis. Shoah avait été présenté dans la section Forum de la biennale du Festival du Film de Berlin en 1986.
Intellectuel, écrivain, journaliste et cinéaste, Claude Lanzmann, est un ancien Résistant. Il a été le compagnon de la philosophe et écrivaine Simone de Beauvoir et a dirigé la revue Les Temps modernes.
Très engagé, il est souvent controversé pour des prises de position souvent partiales et sa fidélité sans concessions à Israël et à Sartre.
Il a également écrit de nombreux livres, dont ses Mémoires, Le Lièvre de Patagonie (Gallimard, 2009) ou le récent recueil La Tombe du divin plongeur (Gallimard, 2012).
Le documentaire a été tourné cet été en Israël, Autriche, Pologne, République Tchèque et Italie.