Le travail photographique de Sébastien Camboulive présente la ville en tant qu’espace de déplacement et de rejet. Carrefour obligé, la ville draine ses flux d’habitants et de visiteurs et rejette ceux qui n’ont plus droit de cité.
Est-ce par la magie du cadrage que les passants isolés semblent unis dans un même mouvement, alors que chacun suit son propre itinéraire ? C’est cela que les photographies de Sébastien Camboulive montrent : des solitudes groupées. Non pas des grappes humaines comme à un arrêt d’autobus à l’heure de pointe, mais des démarches individuelles, qui de façon éphémère et involontaire, adoptent une cadence apparemment similaire. La fugacité de cet évènement le rendrait imperceptible si la photographie n’en fixait pas les limites.
Cela nous rappelle un des principes fondateur de l’urbanisme : la ville n’a de sens que par ses usages et surtout par la population qui l’habite. La ville devient une scène de théâtre ou les passants anonymes vont et viennent sur une chorégraphie spontanée.