Eclectique de printemps

Par Maigremont

Tiens une rencontre éclectique au beau milieu de l'année ?! Il est vrai que d'habitude, ce genre de rencontres feu d'artifices, où l'on peut se lâcher sans savoir si on est dans le mille, est plutôt prévu en été, quand l'effectif du cercle est plus léger dirons-nous.

Ce soir, une douzaine de dégustateurs présents pour 9 vins dont 2 blancs, 6 rouges et 1 sucré.


Premier vin et premier blanc. La robe est légère à reflets verts. Le premier nez est fin et délicat proposant des notes d'orgeat et d'amande. En bouche, c'est vin, mais peu causant pendant le temps de la dégustation. Finale iodée. Longueur moyenne. Un vrai vin d'été celui-là. C'est un Fiefs Vendéens 2005 "Les Clous" du Domaine St Nicolas fait par une valeur sûre : Thierry Michon. Buvez-en c'est bon ! (12,8/20)

      

Deuxième blanc, il est jaune doré. Nez sur des notes empyreumatiques marquées (grillé, beurré, boisé), il évolue sur un registre floral assez rectiligne. L'acidité prédomine en bouche et cette dernière paraît dissociée, la faute encore une fois à un boisé appuyé. Ce Meursault "les Narvaux" 2002 doit encore patienter pour fondre son bois. Ce sont Max et Anne-Marye Piguet-Chouet qui l'ont fait. (12,8/20)

3 ème vin. Sa couleur est framboise. Son nez est poivron vert, framboise et paraît un brin surextrait. La bouche est un peu tanique. Finale amère. Ca manque de caractère. Il s'agit d'un Saumur rouge 2006 du domaine du Grand Clos. (12/20)

Notre vin suivant a une couleur évoluée et tuilée. Son nez développe de surprenants arômes de mangue et on pense déjà qu'il y aura peu d'acidité. La bouche est délicate, faite de rose et subtilement parfumée. Il y a peu de tanins. Un vin qu'il fallait tout de même boire rapidement. C'est un Côteaux Champenois Bouzy rouge Gd Cru 1999 de Delavenne Père et fils. (13,2/20)

Grenat, c'est la couleur qui caractèrise ce vin. Le nez est profond et serré, de cassis, avec des notes d'épices et de poivre. C'est net et du genre agréable. En bouche, la matière est belle, veloutée sur une longueur honnête. Ce sont Bernard Fleuriet et fils du domaine de la Vauvise qui font ce joli Sancerre 2006. (13,5/20)

Le 6 ème vin place d'emblée ses origines en Bourgogne : ça pinote sévère. Son nez est épicé et est fait de fruits rouges dont la fraise des bois. La bouche est jeune, juteuse et croquante à souhait. Sa finale propose beaucoup de fraîcheur avec une amertume bien intégrée. Un très joli vin, équilibré qu'on imagine difficilement en 2003. C'est un Fixin du domaine Fougeray de Beauclair. (16/20)

Place au vin suivant. Son nez est sudiste, typé syrah avec ses arômes de framboise, réglisse et de poivre voir même une pointe d'olive noire. C'est flatteur et séduisant. La bouche démarre en douceur, avec cette sensation que les tanins sont absents ! Puis elle s'épaissit, prend de l'ampleur, pour terminer d'une belle façon projetant tour à tour des saveurs de fraises et d'épices. Une jolie découverte, merci Yves au passage, que ce château de Rousset "Grand Jas" 2004, AOC Coteaux de Pierrevert (Alpes de Haute Provence).
Un vin taillé pour quelques années de garde au subtil assemblage de syrah (75 %), grenache et carignan. 14,8/20)

8 ème vin et dernier rouge. Celui-là, il possède un nez entre deux âges : fruits rouges et fourrure. L'aération lui donne un supplément de richesse. De solides bases pour passer à la bouche. Elle est de la même trempe : une pointe de poivron mûr, un boisé bien intégré et surtout du fruit à foison. Ajoutez à cela une bien belle acidité et une longueur correcte, vous obtenez un vin bien fait et qui procure une sacrée dose de plaisir. Beaucoup sont partis vers la rive gauche du bordelais, ce qui est vrai. C'est exactement un Haut-Médoc 2000 du Château Malescasse. (17/20)

      

Notre dernier sera un sucré. La robe est très claire ! Le nez joue au marchand de fruits avec tour à tour, pêche, abricot, poire, pomme verte (granny smith), date... et même un supplément de fleurs d'époque(jonquille). La bouche propose un bon petit sucre résiduel supporté par une acidité montante. On y retrouve les fruits du nez et on s'imagine vraiment le grain de la poire qui croque ! C'est plus fin qu'héxubérant 
On termine donc par une découverte, un Tokaji 2006 "Late Harvest", Château Waldbott. Cet hongrois allie les cépages Furmint et Harslevelü récoltés en surmaturité et touchés par le botrytis. (16,6/20)


Une soirée qui avait commencé doucement et qui se termine remarquablement tant sur le plan de la qualité qu'en matière de découvertes.
Notre prochaine rencontre nous emmenera dans le Languedoc. A moins que ce ne soit le Languedoc qui monte en Normandie !

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