Ainsi en Thaïlande l’armée garde les rizières, en Egypte les batailles font rage pour du pain, les morts s’entassent en Haïti !
Ajoutons l’évolution démographique, les déplacements de population et les déracinements : on prévoit qu’en 2030, 60 % de la population mondiale vivra en milieu urbain, et que la croissance démographique urbaine la plus marquée surviendra dans les pays “en développement”. Ainsi, devant nos yeux, se profile l’infernal tableau qui nous attend si rien ne change.
L’Union européenne veut incorporer 10% de “biocarburants” dans la consommation totale d’essence et de gazole d’ici à 2020. George Bush, lui, rêve de voir 15% des voitures rouler aux “biocarburants” d’ici à 2017. Même les pays en déficit alimentaire, comme l’Indonésie ou le Sénégal, s’y mettent, sacrifiant des terres arables. Un emballement qui «a accru la demande de produits alimentaires», dit Bob Zoellick, président la Banque mondiale. «Entre 20 et 50% de la production mondiale de maïs ou de colza ont ainsi été détournés de leur usage initial», note le FMI. “Si l’on veut substituer 5 % de biocarburants à l’essence et au gazole, il faudra y consacrer 15 % de la superficie des terres cultivables européennes“, calcule l’Agence internationale de l’énergie.
Ainsi en exagérant le trait : beaucoup risquent de mourir de faim pour que certains puissent continuer à rouler en 4×4. Voilà la mondialisation… vendue comme nécessaire, inéluctable, profitable à la terre entière… Quelle absurdité! Quand la planète a faim les “bio-carburants” doivent passer au second plan. Le bon sens devrait primer sur les intérêts particuliers et les modes imposées par les lobbys. Il y a du travail à faire et des “réflexes” à changer.
Mais qui prendra la décision d’arrêter les usines d’agrocarburants ? Il n’est pas justifié, mais usurpé, de nommer ces carburants à base de nourriture, des “biocarburants” ; ils ne favorisent pas la vie mais sèment la mort sur leur passage. On vient de découvrir qu’ils précipitent aussi l’usure des moteurs; issus de produits agricoles, leur nom le plus justifié est : les agrocarburants, “bio” c’est pour faire bien dans le tableau, pour faire avaler la pilule.
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