Un évêque qui parle de résistance , ca me fait déjà sourire au fond de moi ; car l’église , au bon vieux temps béni d’Horst Tappert, a été aussi active pour organiser la fuite puis la planque des criminels nazis que pour aider les victimes desdits assassins dans une sorte de combat entre le bien et le mal qui dans le fond et paradoxalement existe dans l’église depuis toujours. Car si pour Monseigneur Raffin une chose légale n’est pas forcément morale , qui peut affirmer qu’une chose venant d’une religion , quelle qu’elle soit , l’est ? « Nous n’avons besoin de morale que faute d’amour » avait dit André Comte-Sponville. Et l’amour, c’est ce qui semble manquer singulièrement à Mgr Raffin dans ce texte publié le 25 avril et que nous vous proposons à la lecture ici :
« Et maintenant qu’allons-nous faire ? »
Nos gouvernants ont réussi à imposer à notre pays le « mariage pour tous », en dépit de l’opposition grandissante et sans doute majoritaire des français. Une telle précipitation surprend, au moment où la crise économique imposerait tant d’autres priorités plus urgentes !
Quoi qu’il en soit, ne regrettons pas la mobilisation de ces derniers mois qui aura permis à beaucoup d’hommes et de femmes de France de mieux s’informer et d’affiner leurs convictions.
Rappelons-nous que ce qui est légal n’est pas forcément moral. Il peut y avoir en effet des lois que notre conscience refuse de tenir pour justes, non seulement parce qu’elles sont contraires à nos convictions religieuses, mais parce qu’elles sont contraires à cette loi naturelle inscrite dans le cœur de tout être humain. C’est le cas de l’interruption volontaire de grossesse, légale en France, mais qui n’en est pas moins une atteinte grave à la vie et que refuse toute conscience morale éclairée ou non par la Parole de Dieu.
L’histoire de l’Eglise nous rappelle que des chrétiens sont morts martyrs pour avoir refusé d’obéir aux lois de l’Etat qui offensaient leurs convictions religieuses (sacrifier aux idoles, ne pas respecter le dimanche…). Elle nous apprend aussi que, par leur témoignage silencieux et la rectitude de leur conduite, les chrétiens ont transformé la société civile. Si, ces derniers mois, l’attachement aux valeurs s’est soudain réveillé, c’est parce que notre culture demeure quoi qu’on en dise imprégnée par le judéo-christianisme.
Ne rougissons donc pas de nos convictions sur la famille et le mariage. Elles sont porteuses d’un vrai projet pour notre temps qui articule de façon cohérente la vocation des personnes, l’engagement au bien commun et l’avenir de la société.
- 1. Toute personne humaine est sexuée, elle est masculine ou féminine, non en vertu d’une décision personnelle, mais de par la naissance. C’est en acceptant cette caractéristique de son être qu’une personne peut grandir de façon harmonieuse et heureuse.
- 2. Ce qui fonde la famille, c’est un homme et une femme qui s’aiment et qui s’engagent à s’aimer dans la durée, en prenant la responsabilité d’élever les enfants qui peuvent naître de leur union. Cette responsabilité n’est pas seulement d’ordre privé : elle a une dimension sociale que les lois de l’Etat ont avantage à soutenir comme l’a fait jusqu’ici en France la législation sur le mariage civil.
- 3. L’enfant n’est pas un droit, c’est le fruit d’un amour entre un homme et une femme. Pour sa croissance humaine et spirituelle, l’enfant a besoin d’un père et d’une mère. Aucune manipulation technique ne pourra cacher cette réalité fondamentale.
- 4. Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Certes, ils doivent être soutenus en ce domaine par les institutions de la République, mais celles-ci ne peuvent déposséder les parents de leur droit fondamental d’éducateurs de leurs enfants.
La résistance à laquelle les circonstances présentes appellent les chrétiens n’est pas la violence des zélotes contemporains de Jésus, mais la force tranquille des béatitudes, fondée sur la réflexion et le discernement, la méditation des Ecritures et la prière. L’homme des béatitudes ne tient pas pour acquis ce que tout le monde pense, dit et fait. Il ne tient pas pour acquis ce que l’opinion présente comme une évidence ou une certitude, il se laisse conduire par l’Esprit Saint vers la vérité tout entière.
Cette résistance devra tôt ou tard s’incarner dans des engagements concrets et elle a une dimension politique, mais il n’appartient pas aux pasteurs de l’Eglise de l’organiser, leur rôle est de soutenir et d’éclairer. Tel est l’objet de ce message. »
25 avril 2013
+ fr. Pierre RAFFIN, o.p.
évêque de Metz
L’accointance presque naturelle entre une partie de l’église et l’extrême droite y saute aux yeux , pire, l’évêque de Metz appelle en filigrane à une sorte de rébellion catholique , théocratique , dans la juste lignée des enchristés de Civitas même s’il essaie maladroitement de faire croire qu’il préférerait la force tranquille.
On retrouve de tout dans ce message : la condamnation de l’homosexualité, de l’homoparentalité , un rappel des valeurs traditionnelles judéo-chrétiennes dont on se souviendrait soudainement d’où cette vague d’opposition qui dit-il serait peut-être majoritaire dans notre pays mais aussi la condamnation en des termes très forts de l’IVG.
Pour un homme qui est rappelons le fonctionnaire en Moselle, cet appel est doublement scandaleux ; si le préfet de Moselle avait estimé que l’implication de l’évèque de Metz n’était pas de nature à troubler l’ordre public jusqu’à présent , ce message de haine , d’intolérance et qui, lorsqu’on l’analyse bien , est de nature à appeler à une résistance contre la loi de la république, devrait inciter l’état à réagir une bonne fois pour toute. On veut des économies ? qu’on commence par ne plus payer les brebis galeuses de la république.
Je laisserai les derniers mots à Lobo et Mie, les cathos c’est plus marrant en chantant !
https://new.myspace.com/loboetmie/music/song/la-vermine-17366087-17167272?play=1