Bonjour à tous,
Mon ami Stéphane, compagnon de dégustation depuis plusieurs années, a décidé d'aller s'exporter chez les rosbifs... côté Manchester, ce qui nous rassure, on n'est pas dans le superLoto et l'exil fiscal !
Avant son départ, un dernier diner Parisien fût organisé histoire de faire une ultime dégustation. Thème libre bien sûr. Et en plus, surprise incroyable, en plein milieu du repas, voila le Nico Scholtus, l'autre exilé, côté Colmar, et sa Marie, qui débarque au resto, sans même savoir qu'on est là !!!!!
Tout était là pour passer une top soirée, y compris les vins ! (a part le Mont sec 2002 et le Mazis Dupont Tisserandot, qui étaient mortes, mais Stéphane a des problèmes avec son armoire à vin, trop sèche à notre avis, car les vins sont oxydés, et ça lui arrive trop souvent pour être seulement pas de chance). Par contre, il a eu la main plus qu'heureuse sur la première bouteille !
Meursault Perrières Germain 2004 : Nez précis fin sur la poire, notes fleuries de chevrefeuille, de tarte citron, pointe grillée qui disparait a l'aération, gagnant ainsi en pureté, sur un fond boisé toasté qui va fondre aussi à l'aération. Au fil des minutes, le nez s'épaissit, gagne en complexité en harmonie, c'est superbe de classe et d'élégance. La bouche est tendue à l'attaque, belle matière, intense, très cristalline à l'ouverture, droite et profonde, l'ensemble va gagner en amplitude, en densité au fur et à mesure sans jamais perdre finesse et profondeur, sur la poire, le fruit blanc, note chevrefeuille, tilleul, tarte citron meringuée, pointe roche, fond toasté brioche puis beurre, superbe. La finale est à l'unisson, fraiche, dynamique, elle laisse une impression de finesse au départ puis une empreinte dense, au toucher velours, une puissance qui vous emporte dans une longue persistance avec toute la complexité du nez. Magnifique vin. 95-97 (18-19), plus belle bouteille de l'année jusqu'ici.
Sancerre, Grande Côte Pascal Cotat 2002 : Nez très variétal, pointu, buis, acacia, limite pour mes gouts (le chat n'est pas loin), avec des notes de litchi, de fruit exotique sur un fond agrume. La bouche est tendue matière ronde c'est délicat fin et précis, pas d'une grande complexité sur buis, acacia et ces notes un peu exotique, un peu de sucre résiduel sans doute. Finale fraiche, délicate et belle persistance variétale sur acacia, buis et le côté gourmand exotique d'un sucre encore présent. TB+ 90-91 (16) mais effectivement difficile de passer à près le Perrières.
Haut-Medoc, Château Sociando-Mallet 2001 : Nez fruit noir avec un début d'évolution champignon sous-bois, note d'encre, de graphite et un fond boisé toasté pointe vanille gourmande. La bouche est ronde, matière fondue soyeuse à l'attaque mais le tanin finit un poil rustique, rigide et laisse une empreinte qui sèche un peu. Le côté rive gauche est clair sur le fruit noir, une pointe épice, les notes d'encre, de graphite, et le fond tabac, fumé correspondent à un beau rive gauche. la finale confirme un millésime d'équilibre et offre une belle persistance de fruit noir, note de champignon, de cèpe qui arrive et fond tabac, fumé. Les tanins un peu secs sont bien son seul défaut ! Excellent 91 (16,5)
Saint-Julien, Château Leoville Barton 2003 : Nez cassis, pointe animale à l'ouverture assez marquée qui va s'atténuer, note fleurie, de sirop d'orgeat, un côté fruit bien mûr, sirop grenadine, et fond boisé toasté léger vanille, c'est assez "sexy", presque décadent. La bouche est ample, corpulente, belle matière soyeuse, amples, tanins précis, c'est construit assez droit, bien mûr sur le cassis, la cerise, pointe d'encre et fond léger animal cuir et bois, si le nez est expressif, la bouche est plus fermée. La finale est ronde, bien équilibrée entre la gourmandise et la fraicheur et présente une très longue persistance de cassis, de fruit rouge mure, petites notes fleuries et fond plus marqué de boisé toasté vanillée. Un nez complexe, une bouche en devenir, excellent vin pour moi 93-95 (17-18). Le nez m'avait évoqué une rive droite, type Pomerol, mais la bouche est plus construite rive gauche, je pense à un millésime chaud avec du cabernet franc, je pars sur Saint-Emilion 2000....
Beaune, Vigne de l'enfant Jesus Bouchard P&F 2003 : Nez dense de cassis, un coté frais avec du grain de cassis, des notes de ronce, d'épice poivre, pointe fleurie et un fond boisé torréfié classe mais marqué. La bouche est robuste, dense, grosse attaque, avec des tanins soyeux amples, c'est puissant large, sur la cerise, le cassis, le sureau, note de ronce, de fleur et le fond toasté grillé. La finale est puissante sur le fruit mûr gourmand, bien mûr, note fraiche de ronce, épice, fleurie, et fond toasté. De la belle ouvrage, dans un style "élevage marqué" ! Excellent 93 (17-17,5)
Beaune, Teurons Rossignol Trapet 2005 : Un nez très "végétal", presque poivron, sur le bourgeon de cassis, la ronce, le sous-bois et un fond léger fumé. La bouche est charnue, vive, fraiche, tanins un peu saillants, c'est très tonique mais presque trop, une impression de faible maturité en ce qui me concerne. La finale est fraiche, vive, un peu agressive car la matière n'enrobe pas assez à mon gôut, la persistance manque d'intensité gourmande, trop végétale. B 86 (14,5) Je place le vin en Loire sur un millésime pas chaud.... Bravo ;-) ! Et quelle surprise à la découverte... Mal situé dans l'ordre de dégustation ? Mais pendant ce temps là, Nico est arrivé et ça devient un peu n'importe quoi car il faut qu'il goutte les précédentes (et du coup j'en regoutte aussi...) et je n'ai forcément prêté l'attention nécessaire à ce vin, car les Cherbaudes 2005 de RT bue la semaine précédente est d'un tout autre calibre !
Hermitage, Sorrel 2000 : Un nez évolué de cuir, note de kirch, sur le cassis, la fleur mais plutôt pivoine. La bouche est corpulente, droite, tendue, beaucoup de profondeur, de beaux tanins soyeux, sur le cuir, le casiis, le champignon, la fleur. La finale est fraiche, ronde avec une longue persistance de cuir, cassis, champignon et fleur. Je pars sur un cote de nuit 99, encore gagné ;-) ! Excellent 92 (17)
On finit par un Vouvray Moelleux cuvée Reserve 2003 de Foreau que j'ai beaucoup aimé, des sucres bien équilibrées une acidité relative mais juste, une matière délicate, belle intensité, et bonne puissance avec une persistance remarquable. Excellent 93 (17)
Au final une bien belle soirée, une magnifique surprise avec Nico et Marie, un départ bien fêté, déjà un grand souvenir...
Amicalement, Matthieu