En étant surprotecteurs mais aussi négligents ou encore violents, les parents augmentent le risque pour leur enfant d’être victime d’intimidation de la part des autres enfants. Cette étude britannique publiée dans la revue Child Abuse & Neglect décortique ainsi certains effets de la parentalité sur la capacité d’adaptation et de socialisation de l’enfant. Un résultat important alors que la violence à l’école touche environ un enfant sur 10.
Les signes d’intimidation chez l’enfant, peuvent être repérés par les parents mais aussi les professionnels de l’éducation et ce repérage peut alors leur permettre de proposer un soutien aux parents. Il s’agit de vêtements endommagés ou manquants, de présence d’égratignures et des contusions, d’une difficulté à faire les devoirs sans raison apparente, du choix d’un itinéraire différent entre le domicile et l’école, un caractère irritable ou particulièrement émotionnel, en particulier, au retour de l’école.
Ces chercheurs des Universités de Warwick et de Kingston (Londres) constatent a contrario et encore une fois, que les enfants élevés dans un environnement affectif chaleureux avec des règles clairement définies sont moins susceptibles d’être victimes d’intimidation. Ces chercheurs ont effectué à la fois un examen systématique de la littérature et une méta-analyse de 70 études portant sur la relation entre les styles parentaux, les relations parents-enfants et l’intimidation, prenant en compte deux types de résultats, la victimisation et l’intimidation, sur 208.778 enfants et jeunes âgés de 4 à 25 ans. La mesure de l’effet de la parentalité sur le risque d’être victime d’intimidation ou de devenir un intimidateur a été effectuée sur la base d’une échelle statistique reconnue (Hedge’s g : effet léger : 0.20, moyen : 0.50, élevé: 0.80). Ils constatent,
· que les victimes et intimidateurs sont plus susceptibles d’avoir été exposés à des comportements parentaux négatifs, dont la négligence, la maltraitance et la surprotection,
· l’existence d’un lien significatif de la victimisation, avec,
- des parents violents ou négligents (taille d’effet de « 0,31 »),
- des difficultés de parentalité (0,27),
- une surprotection (0,10),
· un risque réduit d’être victime d’intimidation, avec,
- une parentalité positive (-0.19),
- une autorité (sans violence) (-0.19),
- une bonne communication parent-enfant (-0.12),
- une participation des parents et un soutien (-0.22),
- une supervision ou un contrôle parental (-0.16),
- chaleur et affection (-0.22).
Les chercheurs concluent ainsi qu’une parentalité négligente, violente ou surprotectrice est associée à un risque accru de victimisation à l’école et que les programmes de prévention et d’intervention contre l’intimidation et la violence à l’école devraient inclure les familles et débuter avant la scolarisation de l’enfant. Des conclusions qui vont dans le sens de que les Britanniques appellent la parentalité « tough-love » qui a récemment fait l’objet d’une autre étude très positive. Enfin, on n’insistera jamais suffisamment sur l’importance du comportement des parents pour un développement normal de l’enfant.
Source: Child Abuse & Neglect online April 25 2013 doi.org/10.1016/j.chiabu.2013.03.001 Parenting behavior and the risk of becoming a victim and a bully/victim: A meta-analysis study (Visuel © Helder Almeida – Fotolia.com)
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