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Chômage : 5 millions, pas 3 millions !

Publié le 27 avril 2013 par Copeau @Contrepoints

Non seulement le chômage est plus élevé qu'officiellement annoncé, mais en plus les méthodes pour y remédier sont les pires !

Par Clément Droynat.
Un article du Cri du Contribuable.

Chômage : 5 millions, pas 3 millions !
Le vrai chiffre du chômage : 5.348.500 chômeurs toutes catégories confondues, soit un taux de chômage réel de près de 19%. En catégorie A, celle qui est la plus médiatisée, le record de 1997 est tristement battu depuis l’annonce du 25 avril avec 3.224.600 chômeurs.

 Rien ne laisse prévoir de meilleurs jours, ni baisse, ni stabilisation à l’horizon. Pire ! François Hollande n’a plus rien dans sa boîte à outils pour lutter contre le chômage. La preuve en est que son ministre du Travail, Michel Sapin, déclare que « tous les leviers de la politique de l’emploi sont désormais opérationnels : emplois d’avenir, contrat de génération, sécurisation de l’emploi », sous-entend que c’est là tout ce que le gouvernement avait dans sa besace. Puis d’ajouter : « leur montée en puissance au cours des prochains mois est désormais l’enjeu majeur pour tous les acteurs de terrain. » Personne ne croit plus à cette rhétorique surannée. Ni peut-être Michel Sapin lui-même d’ailleurs.

Quant aux acteurs de terrain, ce sont essentiellement le secteur public et les associations. La politique de l’emploi du gouvernement consiste à mettre en place des emplois aidés, financés par les contribuables, pour être utilisés par un secteur public, financé aussi par les contribuables. Mais loin d’embaucher, notamment avec les empois d’avenir, les administrations et les associations rechignent à employer car elles aussi sont à cours d’argent. Seulement 10.000 emplois d’avenir sont signés à ce jour depuis le 1er janvier 2013 : il aurait dû y en avoir 25.000 pour atteindre ensuite les 100.000 à la fin de l’année. Le gouvernement aura de la chance si 50.000 emplois d’avenir sont signés d’ici là.

Mais surtout, ce qui est le plus grave, est que le secteur public, que François Hollande sollicite pour embaucher, ne produit aucune richesse. Bien au contraire, il prend à la richesse nationale, mais n’y ajoute rien. Croire que l’on peut inverser la courbe du chômage en faisant employer des jeunes par le secteur public ou le secteur subventionné comme les associations, relève de l’incompréhension des vecteurs de croissance économique.

L’emploi se trouve dans les entreprises. Elles seules peuvent créer de vrais emplois, durables, dignes et créateurs de richesses. Mais au lieu de le soutenir ou, mieux, de les laisser tranquillement faire leurs affaires, le gouvernement les matraque fiscalement. Conséquence : plus la fiscalité augmente, plus la rentabilité diminue. Si la rentabilité diminue, il y aura moins d’investissement et moins de capacité d’embauche. C’est un cercle vicieux au bout duquel les travailleurs sont les victimes ultimes car une entreprise moins rentable, c’est une entreprise qui perd des commandes et donc a moins de travail à proposer. Le poids de la fiscalité a tué le tissu entrepreneurial français et augmenté le chômage.

En outre, il est faux de croire que lorsqu’on crée un type de contrat il y aura un emploi en face. Ce n’est pas parce que François Hollande a tiré de sa boîte à outils les emplois d’avenir, les contrats de génération ou encore la sécurisation de l’emploi que tout d’un coup l’embauche va augmenter. Cela ne fonctionne pas comme ça. C’est l’inverse : le besoin d’un emploi apparaît d’abord et ensuite on réfléchit sur le type de contrat. Mais c’est bien le travail, le job, la position, le taff, appelez-le comme vous voulez, qui compte avant tout car c’est le plus important, pas le type de contrat.

Alors comment s’en sortir ? Diminuer la fiscalité sur les entreprises est une urgence nationale : moins de fiscalité redonnera structurellement plus de rentabilité aux sociétés françaises et on peut espérer ainsi relancer l’embauche. Mais il ne s’agit pas de diminuer la fiscalité en passant par le projet de loi de finance 2014 qui sera discuté à l’automne prochain pour que ce soit ensuite appliqué au 1er janvier 2014. D’ici là, selon nombre d’investisseurs et de fonds d’investissement, il sera probablement trop tard.

C’est maintenant qu’il faut agir : François Hollande en a les moyens grâce aux ordonnances. Et souvenons-nous qu’une contribution exceptionnelle sur la fortune avait été levée en urgence en 2012 : il avait alors fallu peu de temps pour aller prendre de l’argent aux contribuables, à peine trois mois entre le vote au Parlement et la saisie des sommes par l’État. Alors qu’on ne vienne pas nous dire qu’on ne peut pas agir rapidement, surtout qu’il s’agit dans ce cas de la survie de l’économie française et des emplois des contribuables.

Il faut agir Monsieur Hollande, mais agir en faveur des entreprises en les soulageant du fardeau fiscal, seul moyen pour relancer les embauches. Sinon, on peut craindre que dans huit mois, la France ne ressemble au mieux à l’Italie, au pire à la Grèce.

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