Ce soir je réalise que je viens d’avoir … ans et demi. Inutile de s’attarder sur le chiffre, seule le demi importe, le demi si important dans notre enfance, le demi point de bascule vers le nombre à un chiffre suivant, le demi que l’on énonce non sans fierté.
Ce soir je me souviens de cette hâte de grandir, des grains du sablier qui tombaient au ralenti, des douleurs articulaires que ma mère appelait poussées de croissance, de ma hâte d’en avoir terminé avec cette enfance dont je ne trouvais pas la sortie. Et me reviennent les chagrins que les grands balayaient d’un mouvement de main méprisant, assurant, que ce n’était rien, rien à côté de ce que la vie, la vraie, celle d’adulte me réservait.
Ce soir je me souviens que déjà je savais combien ils devaient avoir peur, combien ils se trompaient, que nos peines quelle qu’en soit la taille sont respectables et dignes de respect.
Ce soir, j’ai … ans et demi, et je vais bien. Merci.
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