L'écume des jours

Lorsque j'ai lu L'écume des jours, le roman de Boris Vian, je devais avoir 16 ans. Je me souviens que ce livre correspondait aux questionnements de mon adolescence ; fleur bleue déjà dans l'âme, ce roman ne pouvait que me plaire. Ce que j'avais aimé, c'était le surréalisme bien sûr, le côté extraordinaire de la vie de Colin et Chloé. Dans ma bibliothèque idéale, il y a assurément ce roman qui à mes yeux est un vrai chef-d'oeuvre. Du coup, quand j'ai appris que Michel Gondry, le fantasque réalisateur de La science des rêves et d'Eternal sunshine of the spotless mind allait adapter le roman de Boris Vian, je me suis d'abord réjouie puis j'ai eu peur. Peur que le roman que j'avais tant aimé (et que depuis j'ai relu 2 ou 3 fois, oui j'adore), soit clairement dénaturé. Habituellement, je suis souvent mitigée après avoir vu une adaptation d'un roman au cinéma. J'ai tellement rêvé cette histoire, j'ai tellement imaginé ces personnages dans ma tête qu'à ma façon, le film existait déjà ... dans ma tête en tout cas. 
Ce soir, je rentre du cinéma réellement EM-BAL-LEE !! Pour tout vous dire, je ne suis pas sûre que ce film plaira au plus grand nombre. J'imagine quelqu'un qui n'aurait jamais lu le roman, celui-ci pourra se sentir décontenancé en voyant ce film ... Et quand bien même vous auriez lu le livre, il n'est pas garanti que vous adhériez ! 

L'histoire est simple : Colin (Romain Duris) est un jeune homme fortuné, idéaliste qui désespère de tomber amoureux. Il aime savourer en compagnie de Chick (Gad El Maleh), fanatique de Jean-Sol Partre (Philippe Torreton) les bons petits plats que lui prépare Nicolas (Omar Sy). Un soir, il rencontre Chloé (Audrey Tautou) et là, c'est le coup de foudre qui semble les frapper. Très vite, les amoureux se marient ... et c'est là que les choses se gâtent. Chloé tombe malade : un nénuphar se développe dans son poumon droit ... Une vie  triste, noircie par la maladie et la tristesse commence alors pour eux. 

Je n'ai vraiment pas été déçue par la version "gondrienne" qui est faite de l'Ecume des jours. Au contraire, ce que Boris Vian avait décrit est parfaitement reproduit dans le film. J'ai aimé cette fantaisie omniprésente, cette poésie déroutante ; j'ai aussi aimé la folie des personnages, l'onirisme de l'histoire, les effets spéciaux. 

Je me souviens que j'avais été profondément émue à la fin du roman ... et ce soir, j'ai eu la même émotion. 
Bref, un film très esthétique, très poétique et terriblement fantasque. Je n'ai que deux envies ce soir : écouter Duke Ellington (vous saurez pourquoi en allant voir le film!) et relire pour la 4ème fois donc l'Écume des jours. 
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