Or : nom commun. Def : métal précieux, il symbolise la pureté, la majesté et le principe divin dans la matière.
En Egypte Ancienne, l’or est associé à Ré le dieu du jour, et au blé source de vie. Pour les Grecs il représente la raison de l’immortalité tandis que chez les Aztèques il est le divin excrément du Dieu soleil. Depuis toujours l’or est destiné aux objets sacrés et royaux. Il fut toujours recherché dans l’histoire de l’humanité pour sa beauté et sa symbolique spirituelle, divine et royale.
C’est dans cette même quête d’exception et de luxe infini que Lucie Monin, doreuse artisanale, pare les objets en tout genre de cette sublime préciosité. On vous en avait donné un avant goût via notre Baisenville. On vous présente aujourd’hui les mains qui gravent la matière de feuille d’or 22 carats.
Son parcours
Lucie commence ces études au Centre d’Art du Livre pour se spécialiser dans la restauration de vieux manuscrit. Elle y apprend les techniques de dorure traditionnelle et se passionne rapidement pour ce savoir-faire artisanal. Vite dépassée par son envie de création, elle se plait à exploiter la dorure sur différents supports, dixit le livre place au cuir et acétate pour conquérir le doux monde de la mode passant sa maitrise au prisme de son imagination. « J’en ai eu assez de me limiter à un secteur jugé un peu « vieillot », j’ai eu envie de casser les codes et d’exploiter ce savoir-faire sur des objets précieux de tous les jours ; montrer que tout est possible. La dorure est tellement belle que c’est dommage de la restreindre à un domaine en particulier, les possibilités sont infinies ! »
Du coup, elle fait un détour à l’école Bleue en architecture et design afin de savoir appréhender les volumes et perfectionner ses dessins. Et devient auto entrepreneur en 2010.
Son talent
Notre addict de l’or n’a aucune limite, que ses envies… et les vôtres ! En proposant un service de dorure artisanale sur-mesure à la feuille d’or 22 carats. C’est via une technique hyper précise que la magie opère pour un rendu en filigrane, « chic mais pas bling ».
Première étape : elle dessine d’abord sur calque puis, à travers, reproduit le décor à chaud sur la matière. La seconde étape consiste à revenir dans les sillons déjà marqués au contact de la chaleur et d’y ajouter l’or, qui, sous forme de feuilles ou films, fond et vient se placer dans ces mêmes sillons. Enfin, elle nettoie les filets d’or à l’aide d’un scalpel, avant de placer une ou deux couches de vernis au pinceau.
Pour dessiner elle utilise des fers, droits ou courbés aussi appelés fleurons dont elle possède une jolie collection (XVe, XVIe, XVIIe siècle).
Lucie puise sans retenu dans la géométrisation décorative des périodes artistiques du début XIX XXème. On reconnaît la ligne ondoyante de l’Art Nouveau dans la légèreté aérienne de son trait. De son tracé très fluide et sensuel émane une fantaisie organique presque aquatique. Adepte de Fuller et sa loi du mouvement que l’on perçoit dans ses filets d’or.
Elle passe également au prisme de sa sensibilité artistique, les lignes géométriques théâtrales de l’Art Déco. L’or vient alors relevé la garçonne des années folles, le minimalisme des traits, des formes et des volumes désarticulés, puristes et masculins.
Bref un univers « psychédélique » qui sublime le contraste d’une matière des plus noble au service de la frivolité. « J’ai besoin qu’on ressente le mouvement du dessin, qu’il soit vivant, c’est ce qui donne de l’âme à mes créations ».
Ses collaborations
Le service luxueux de personnalisation sur-mesure séduit un grand nombre de marque pour lesquelles la créatrice fait de la customisation évènementielle. En 2011 elle relooke les mocassins Penny Loafer de Tommy Hilfiger pour un atelier chez Colette, les Covers d’i-pad pour la maison Cottin, parangon de luxe à la française située quai des Orfèvres. En 2012, elle signe d’un poinçon plus rock les souliers Carel. Plus glamour, elle également est en partenariat depuis mars dernier avec les semailles Red Carpet qui officient à Cannes.
Au top de l’accessoire mode, les très prisées lunettes de Thierry Lasry. Et bien d’autres encore qu’on vous laisse découvrir sur son site ici.
De la maroquinerie à la chaussure, aux spiritueux en passant par l’accessoire, elle devient rapidement une « pointure du Bespoke » !
Notre pièce préférée est sans doute la sublime sacoche main en fourrure et cuir doré, il faut le voir pour le croire : c’est LE must du luxe !
Quid du succès ? Un accueil adorable et un sourire tombeur, elle reçoit toujours dans son atelier (et appartement) rue Saint Jacques entre deux commandes. Bref on l’adore !
L’interview
Maman, auto entrepreneuse, collaboratrice, artisans, y a t-il quelque chose que tu n’as pas encore fait qui te ferais rêver ?!
Oui, m’exprimer sur des objets insolites, que l’on pourrait imaginer dans un cabinet de curiosité, ou encore tapisser de filigrannes d’or les murs d’un intérieur, où l’on me laisserai carte blanche…..
Quelle est ton actualité ?
Le 20 mai je personnaliserai en direct les indispensables semelles de luxe RED CARPET lors du Festival de Cannes. Le 21, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle boutique Dr Martens, je customiserai en direct une sorte de « happening » suivant l’inspiration du moment.
Quelle est, selon toi, ta plus belle réalisation ?
Le sac -gant de jour ou du soir « Luxury Cocooning », dorée au niveau de la main tel un bijou. Ultra confortable pour l’hiver, conçu en vison et veau, il est accessible sur demande car il s’agit d’un modèle sur mesure, 100% made in France.
Est-ce que tu as encore le temps pour les services aux particuliers ? Est-ce que d’autres petites barönnettes peuvent passer dans ton atelier pour un « instant luxe » privilégié de customisation d’escarpins ?!
Bien sûr! Avec grand plaisir les filles!!!