Mireille VANHOVE-DUBOIS suit une démarche humanitaire ainsi que féministe. Ayant vécu en Afrique depuis trente ans, elle choit de décrire une partie de ce qu’elle voyait là-bas pendant ces années. En fait, elle vend ses peintures au bénéfice de la cause humanitaire.
Les tableaux qui sont exposées à l’exposition « L’art au féminin » ce mois-ci représentent les visages d’africains, surtout les enfants, avec aquarelle, collage et papier contrecollé sur toile. Dans « Le secteur du luxe, » une dizaine de visages apparaissent vaguement d’un arrière-plan de formes de cabanes. Les figures sont si floues que l’on ne peut pas discerner les traits. Toutefois on ressent un sentiment de solennité, une impression d’oppression, et une notion de silence. Une coupure de presse disant « Le secteur du luxe a des niveaux historiques » se met en travers du tableau. Cette coupure de journaux fait rappel à l’inégalité : à la fois que beaucoup souffrent dans la pauvreté, et que certains vivent de plus en plus en confort et luxe.
« Regarder en arrière » contient plusieurs visages d’enfants. On voit très bien tous les yeux de chaque visage, mais les autres traits sont pour la plupart troublés. La bouche est le trait du visage qui nous donne de la capacité de s’exprimer clairement, et ainsi d’effectuer sa vie. Par la suite, l’obstruction des bouches dans cette peinture donne de l’impuissance aux personnages. Pour les personnes représentées dans ce tableau, il ne reste que les yeux pour communiquer et s’exprimer. Le texte du tableau dit : « regarder en arrière n’est intéressant que si on a le regard porté vers l’avenir. » Les dix visages du tableau nous regardent avec ses yeux francs et sérieux, l’un à côté de l’autre. Ces dix regards nous interpellent, peut-être pour nous implorer, ou peut-être dans l’attente de quelque chose.
« Le silence des enfants » est une œuvre envoûtante et effrayante. Entouré par du papier blanc du collage et un brouillard bleuâtre, trois têtes d’enfants apparaissent derrière un enclos. A nouveau tout est flou sauf les grands yeux innocents qui nous regardent fixement. Ce sont des personnes privées de leur liberté : leurs bouches sont brouillées, ils sont enchaînés derrière l’enclos, et même leurs corps n’existent plus. En fait, ces visages pourraient bien représenter simplement des fantômes des enfants qui sont morts.
Les œuvres de Mireille Vanhove-Dubois montrent des aspects de nos temps que l’on ne peut pas ignorer : l’oppression, l’exploitation, et l’emprisonnement des innocents, parmi d’autres. Les effets flous et sombres de sa technique évoquent la difficulté, l’incertitude, et la tristesse qui envahissent l’humanité. Ces œuvres, par leur esthétique et leurs sujets, nous touchent assurément à un niveau personnel et humain.
Les œuvres de Mireille Vanhove-Dubois seront exposées à la Galerie Art’et Miss jusqu’au 26 mai.