Avec "Alpha Dog", le réalisateur et scénariste Nick Cassavetes lance la drogue, l’appât du gain et la frime "sévčre" dans les banlieues (plus ou moins) paisibles et aisées de l’"Amérique de Papa". Cette transposition du crime des Ghettos vers les chaumičres en apparence tranquilles de Californie est d’autant plus salutaire que cet "Alpha Dog" s’inspire de faits réels...
Toutefois, ce film porté par Nick Cassavetes manque d’un réel sens du spectacle en enchaînant lourdement un simulacre de reportage censé nous plonger au cœur męme du drame : l’enlčvement d’un ado’ qui va trčs mal se terminer !
Naviguant entre le show des "Rois" de la pčgre en culotte courte & une sombre affaire de kidnapping, Nick Cassavetes tisse une intrigue chaotique avec ses bons et ses mauvais moments. Les apparitions furtives de Sharon Stone (version "Norbit" !) et de Bruce Willis - en trafiquant salopard - ne sont pas lŕ pour arranger les choses ou redynamiser un récit plutôt plat.
Star du récent "Into the Wild", Emile Hirsch n’a malheureusement pas l’occasion de se mettre en valeur dans la peau d’un petit caďd pétochard. Heureusement, "Alpha Dog" peut compter sur l’interprétation d’un Ben Foster - déjanté et fou furieux - et d’un Justin Timberlake, acteur en herbe, excessivement touchant et naturel dans la peau d’un malfrat malgré-lui entraîné dans une machine mortelle qu’il ne contrôle pas.
Le jeu de ces deux acteurs permet ŕ ce drame juvénile de maintenir la tęte hors de l’eau. Hormis Foster et Timberlake, "Alpha Dog" garde un goűt amer. Ce pseudo reportage surfant sur le GangStar des beaux quartiers & le quotidien dramatique d’une génération de gosses livrés ŕ la drogue et au crime aura du mal ŕ rester profondément incrusté dans les mémoires... Dommage ! Tout avait pourtant si bien commencé avec une intro' touchante qui n’est pas sans rappeler le final poignant de l’éclatant "Philadelphia" (1994) de Jonathan Demme.
La bande-annonce…
Ben Foster, acteur ŕ suivre !
Pour "Alpha Dog", Ben Foster troque ses petites ailes d’ange du film "X-Men 3", contre les yeux enragés d'un loubar des rues, spécialiste des crises de folie… Un rôle qui n’est finalement pas si éloigné de ses prestations dans "Otage" et dans "30 jours de nuit". Dans ce premier film, Foster s’opposait ŕ Bruce Willis en campant un adolescent désaxé fasciné par le meurtre ; dans "30 jours de nuit", Ben Foster arborait également un visage implacable et inquiétant, celui d’un homme souhaitant ardemment se muter en "Suceur de sang" pour l’éternité !