Crédit photo Laurent ZYLBERMAN
Quatre fois plus lourde que la Tour Eiffel, plus haute que la statue de la Liberté et plus large que le Stade de France, l’enceinte de confinement du sarcophage de Tchernobyl impressionne par son immensité.
Construite par Novarka, société commune entre Bouygues Travaux Publics (filiale de Bouygues Construction) et Vinci Construction Grands Projets, elle atteint actuellement 55 mètres, la moitié de sa hauteur finale. Elle est aussi à la moitié de sa largeur, puisque la construction de l’arche a lieu en deux temps.
Une fois terminé, cet ouvrage unique couvrira le sarcophage existant construit par les Soviétiques après la catastrophe du 26 avril 1986. Il servira à confiner les matières radioactives, protéger les travailleurs et les populations locales, préserver le sarcophage existant des agressions climatiques. L’enceinte de confinement, qui sera équipée de systèmes de ponts roulants très complexes, permettra également, à terme, de démanteler le sarcophage et le bloc réacteur accidenté.
Pour l’heure, près de 2 000 collaborateurs sur le chantier préparent activement le deuxième levage de l’arche, qui aura lieu le mois prochain. A cette occasion, l’arche montera à nouveau de près de 25 mètres. La sécurité du personnel étant la priorité absolue, des mesures de surveillance du site (radioactivité et contamination atmosphérique) sont menées en permanence par une équipe de 50 radioprotecteurs.
La construction de cette structure métallique, qui n’a aucun équivalent dans le monde, nécessite d’assembler d’immenses tubes d’acier. Au total, 560 000 boulons seront nécessaires, et chacun est serré à un certain niveau prédéfini par des calculs d’ingénierie très poussés.
Autre particularité, Novarka garantit l’ouvrage pendant 100 ans, ce qui est exceptionnel. Mais même la meilleure peinture n’est garantie que pour 30 ans maximum ! Pour éviter la corrosion de l’ouvrage, les ingénieurs de Novarka ont donc dû redoubler d’inventivité. Les solutions : assurer une étanchéité maximale de l’ouvrage, l’isoler par une peau extérieure en inox et diffuser de l’air desséché dans l’arche afin d’éviter la formation d’humidité.
Nicolas Caille, directeur du projet, n’a jamais réalisé un ouvrage comme celui-ci en 25 années de carrière : « L’enceinte de confinement du sarcophage de Tchernobyl est un ouvrage absolument unique, qui fait appel à des compétences en recherche et développement du monde entier, et à des études techniques extrêmement poussées. Nous sommes fiers de réaliser une construction de cette envergure »