Le blog de Jacques Lerichomme
ANI, amnistie sociale : des mots et des votes immoraux
Pour tenter de parer à l’onde de choc de l’Affaire Cahuzac François Hollande a engagé une « moralisation de la vie politique ».
Quitte à « moraliser », pourquoi s’arrêter à la transparence des patrimoines des ministres ?
Est-il moral qu’au Sénat on appelle « procédure accélérée » le recours à l’article 44.3 qui permet d’imposer un vote bloqué sur un texte de loi ? Cela pour court-circuiter le débat parlementaire sur les amendements proposés par les élus du groupe communiste…
Et cette loi, majoritairement adoptée grâce à l’abstention des élus UMP, n’est-il pas profondément immoral de prétendre qu’elle vise la « sécurisation de l’emploi », alors qu’elle répond aux exigences rétrogrades du patronat ? Elle lui accorde que la « compétitivité » économique passe par la baisse du « coût du travail », qu’il est bon que la loi recule devant le contrat. Ce qui va accroître la « liberté » des patrons de licencier, de précariser, de baisser les salaires…
Une telle régression, qui conduit à la destruction du droit du travail, est un mauvais coup porté aux salariés, à la gauche, à la société. Le coup de force dont le pouvoir a jugé bon de l’accompagner en révèle toute la perversité.
Est-il moral comme vient de l’annoncer le ministre en charge des relations avec le parlement que le gouvernement s’oppose à la loi d’amnistie sociale adoptée par le Sénat ? Et cela avec des arguments de la pire espèce mettant sur le même plan les syndicalistes condamnés sous Sarkozy pour avoir mener la lutte contre les destructions d’emplois et les bandes qui s’agitent chaque soir dans une escalade de plus en plus violente dans leur opposition au mariage pour tous. Evidemment que ce n’est pas moral. C’est même honteux !
Si l’on veut « moraliser », il faut changer de politique, en finir avec l’austérité, refuser les reculs sociaux et démocratiques.
Il faut le dire dans la rue le 5 mai prochain.