Des dizaines d’étudiants et de diplômés en langue amazigh ont organisé mardi un rassemblement devant la direction de l’Education de Tizi Ouzou pour réclamer un meilleur statut.
Un collectif d’environ 200 étudiants et diplômés en langue amazighe de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a organisé mardi dernier un sit-in devant le siège de la Direction de wilaya de l’éducation pour exiger l’abrogation du caractère facultatif de l’enseignement de tamazight. Rassemblés devant le siège de la DE, les manifestants ont remis à la presse une lettre destinée au ministre de l’Education nationale, et dans laquelle de nombreux points de revendication sont mis en exergue.
Ces points se rapportent notamment à «la valorisation du diplôme de la langue et de la culture amazighes, à l’élargissement des recrutements pour les diplômés en tamazight lors des concours nationaux et régionaux ayant trait au domaine amazigh, le recrutement des candidats diplômés en la matière lors du concours de 2012, la levée du caractère facultatif de l’enseignement de cette langue, la titularisation des enseignants dans les délais fixés par la loi, la fin des pressions à l’encontre d’enseignants, l’officialisation de l’usage de la graphie latine dans l’enseignement de tamazight, notamment dans les régions où elle est utilisée depuis 20 ans», etc.
Déployant des pancartes et des banderoles réclamant la valorisation du diplôme d’enseignement de tamazight, les manifestants ont été appuyés par des partis politiques (RCD, FFS), ainsi que par le MAK, des syndicats autonomes et des lycéens de la wilaya, selon les animateurs du mouvement.
Ces derniers, dans une lettre destinée au ministre de l’Education, indiquent qu’ils saisissent l’occasion du 33e anniversaire du printemps amazigh pour rappeler que «l’enseignement de la langue amazighe reste toujours facultatif et non généralisé ni au niveau du primaire, ni dans les CEM, ni dans les lycées, et ce, malgré son introduction dans la Constitution en tant que langue nationale. Ceci même dans les wilayas où la demande est exprimée, à l’instar de Tizi Ouzou, Bejaia, Bouira, Boumerdes…, alors que les diplômés et les licenciés en tamazight se heurtent quotidiennement à des portes fermées des académies».
Ce collectif «attend des initiatives audacieuses et un plan d’urgence, comme la généralisation de l’enseignement de tamazight à tous les niveaux, dès la classe du préscolaire». Un des intervenants dira que «tamazight est notre langue maternelle. Nous ne cesserons pas de lutter jusqu’à son rétablissement dans son droit naturel et nous allons lever les obstacles qui obstruent sa voie».
A rappeler que ce collectif a déjà organisé en décembre 2012 une action similaire dans la wilaya de Bouira et prépare d’ores et déjà d’autres sit-in analogues à Boumerdes et à Bouira dans les jours à venir. Ce collectif de diplômés a été créé en novembre 2011 pour lutter contre la marginalisation de la langue et de la culture amazighes et pour la valorisation de ce patrimoine ancestral.
Source: El Watan