En fin de contrat à Inverness, le meneur de jeu Andrew Shinnie (23 ans) a signé pour trois saisons à Birmingham (D2). Nominé au titre de joueur de l’année en Scottish Premier League, l’Écossais réalise une saison exceptionnelle (40 matchs et 15 buts toutes compétitions confondues). Son ancien coéquipier, l’attaquant français Grégory Tadé (26 ans, photo ci-contre), qui évolue aujourd’hui à St.Johnstone (SPL), nous en dit plus sur ce joueur atypique.
Tu évoluais l’an passé avec Andrew Shinnie à Inverness. On imagine que a réussite ne te surprend pas…
Pas du tout ! C’est un super joueur et un super mec, on s’appelle toujours de temps en temps. Et quand j’ai marqué pas mal de buts l’an dernier, ça coïncidait au moment où il jouait derrière moi. C’était un régal ! Il fait des passes tout le temps, il trouve des décalages. Il sait aussi garder le ballon, dribbler. Puis, il a une vision du jeu… Cette saison, c’est le joueur de l’année ici. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures.
Pour toi, il est l’explication première à la superbe saison d’Inverness, troisième malgré un budget rachitique ?
Grâce à lui, Inverness tourne, oui. S’il est en forme, Inverness est en forme. Ce n’est pas un hasard aussi si Billy McKay a marqué 23 ou 24 buts cette saison (ndlr, 24 en 41 matchs toutes compétitions confondues). C’est un bon attaquant, un bon finisseur, mais Andrew y est pour quelque chose. Quand on a joué contre Inverness, on savait que si on le bloquait, ils auraient du mal. Et c’est ce qui s’est passé car tous les ballons passent par lui.
Andrew Shinnie avait célébré sa seule et unique sélection avec une passe décisive pour Jordan Rhodes lors de la victoire 2-1 de l’Ecosse contre le Luxembourg. Formé aux Rangers, où il n’a joué que deux matchs, il sera l’une des attractions du Championship avec Birmingham City l’an prochain
De l’extérieur, on pourrait le comparer à un numéro dix à l’ancienne.
C’est ça. Dans le jeu d’aujourd’hui, c’est un peu perdu. Il y a des six qui donnent de bons ballons tout en allant au charbon ou des neuf et demi. Eux, ce sont des attaquants, mais souvent par faute de vitesse, ils ne jouent pas totalement devant. Andrew, c’est un numéro dix, un vrai. Tu ne peux pas lui demander de défendre, ni de jouer sur les côtés, car il n’est pas très rapide. Il ne peut pas jouer devant non plus car il n’est pas assez costaud physiquement. Mais si tu le mets au milieu de terrain en numéro dix, il régale ! Pied droit, pied gauche, il a tout ! Ses déplacements sont mortels et si tu ne fais pas attention, il te décroche une cacahuète de 20 ou 25 mètres.
Même si les résultats de l’équipe nationale sont catastrophiques, un tandem Steven Fletcher-Andrew Shinnie aurait de quoi donner de l’espoir dans les années à venir.
Ce serait bon, clairement ! Pour Andrew, il y a quand même des joueurs plus expérimentés qui lui barrent la route, comme (James) Morrison (West Bromwich Albion) ou (Shaun) Maloney (Wigan). Mais en allant en Angleterre, avec un peu de chance pour faire son trou, il sera un des joueurs écossais à suivre ces prochaines saisons.
Penses-tu qu’un destin similaire attend son jeune frère Graeme, latéral gauche à Inverness (21 ans, 40 matchs et 1 but toutes compétitions confondues cette saison) ?
Possible ! Je ne sais pas s’il est aussi technique que son frère, mais pas loin. Pour un latéral gauche, c’est impressionnant. Offensivement, il est capable de passer trois joueurs et de te déposer un centre après. Son problème, c’est qu’il est petit (1m75) et pas très costaud pour son poste. Mais c’est un super latéral gauche, vice-capitaine des M21 écossais d’ailleurs. Personnellement, je ne pense pas qu’il y a 36 joueurs comme ça en Écosse. On va entendre parler d’eux dans le futur.