Seul en scène écrit et interprété par François MorelMis en scène par Benjamin GuillardScénographie, lumière et vidéo de Thierry Vareille
Le propos : Pour composer La fin du monde est pour dimanche, François Morel réunit quelques uns de ses textes écrits originellement pour la radio. Ils ont tous pour point commun de nous parler du temps qui passe, de la vie qui suit son chemin avec, en point de mire, ce dernier jour de la semaine. Ce « dimanche », synonyme du dernier jour de la vie qui approche. Inéluctablement…
Mon avis : Alerté par le ton alarmant de l’annonce, Le fin du monde est pour dimanche, j’ai préféré me rendre à la Pépinière Théâtre un mardi. En début de semaine, quoi. Ainsi, si la prophétie devait s’avérer, il me resterait quand même quatre jours pleins pour profiter. « Profiter »… C’est justement une des injonctions qui reviennent itérativement dans la bouche d’un grand-père s’adressant à son petit-fils. Si l’on suppose que le vieillard a atteint la sagesse, le conseil est on ne peut plus impératif. Ce qui est bien avec les personnages de théâtre, c’est que nous aussi, dans le public, on profite. Et avec se spectacle, on profite d’un tas de choses et d’abord du talent protéiforme de François Morel. Décidément, qu’ils officient au Vatican, à l’Elysée ou à la Pépinière, les François ont le vent en poupe actuellement…
La mise en scène, avec projections, jeux de lumière, fumigènes et bande-son importante est classieuse et originale. Elle lui permet de virevolter tout à son aise entre les images et la musique et de planter pour chaque « sketch » un décor qui lui est propre. En fil rouge (comme sa robe), il reçoit le d’Anna Karina, la Marianne de Pierrot le fou, débordante de sensualité dans la splendeur de ses 25 printemps. S’amusant de la voir aussi profondément désabusée, il s’appuie sur son ennui et son constat existentielle : « Je sais pas quoi faire… », pour nous exhorter à agir et à « faire » quelque chose de notre vie…