Exactement 2 mois après les dernières élections législatives italiennes, le pays retrouve efin un gouvernement après une période d'instabilité laissant le pays au bord de la crise de nerf...Depuis 60 jours, il a en effet connu de nombreuses tentatives pour former un gouvernement "de gauche", ou même élire un nouveau Président de la République (le chef du Parti Démocrate, Pierluigi Bersani -plus ou moins l'équivalent du PS français- en a même démissionné de rage et d'impuissance). Le nouveau venu et grand vainqueur des élections de février, le Movimento 5 Stelle de Beppe Grillo, ayant refusé tout compromis, la gauche "classique" -majoritaire à l'Assemblée mais en minorité au Sénat- n'a donc pu gouverner seule et est demeurée impuissante....
C'est donc à nouveau Giorgio Napoletano, à son corps défendant et faute de consensus pour une "nouvelle tête", qui a été réelu Président après de nombreuses péripéties. Napoletano a demandé ce mercredi à quelqu'un de neuf, Enrico Letta, numéro deux du Parti Démocrate et ancien porte-parole du gouvernement de Mario Prodi, de former un nouveau gouvernement en tant que Président du Conseil. Ce gouvernement devra être assez large au niveau de ses composantes (de la gauche à la droite avec le Popolo Della Libertà de Silvio Berlusconi) pour représenter l'ensemble des partis politiques "classiques" (hors le Movimento 5 Stelle et la Lega Nord, très à droite).
Enrico Letta est jeune (46 ans), toscan (originaire de Pise) et a l'avantage de ne pas être marqué par l'usure du pouvoir ou les affaires de corruption. Comme l'a reconnu Giorgio Napoletano lui-même (88 ans), il incarne donc une nouvelle génération politique. Détail intéressant et qui pourrait l'aider dans sa tâche diplomatique : Il est le neveu de Gianni Letta, homme de confiance de Berlusconi (sans le consentement duquel aucun gouvernement ne pourra "tenir"). Son défi ne sera pas facile, loin de là...
Espérons qu'une nouvelle Italie émane de ce chaos sans fin, qu'une nouvelle classe politique italienne renouvelée parvienne à bâtir une politique sur un consensus/de nouvelles bases équilibrées, et surtout -avant tout- à réformer en profondeur ce système politique transalpin instable, vermoulu et en bout de course !