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Me voilà décontenancée. J’ai terminé hier soir le court...

Publié le 25 avril 2013 par Mmepastel
Me voilà décontenancée.
J’ai terminé hier soir le court roman d’Ann Beatie dont j’ai tant aimé les nouvelles la semaine dernière. Or, ce roman, Promenades avec les hommes, ne m’a pas trop plu. J’ai mis environ la moitié du livre à m’habituer au style allusif de l’auteure, plein de coupes, de références inconnues de moi. Et les personnages, assez exaspérants, peu attachants, n’aidaient pas à s’accrocher ; parfois il était même difficile de COMPRENDRE ce qui se passait. Je commence à deviner pourquoi Ann Beattie a été aussi peu traduite. Ses fictions sont en quelque sorte hyperréalistes ; incroyablement ancrées dans la quotidienneté des bobos new-yorkais des années 80 (en l’occurrence dans ce roman), ce qui fait que leurs dialogues, par exemple, saturés d’ironie, deviennent presque langue étrangère pour un lecteur français de 2013. Voyez-vous, on ne comprend pas le sous-texte. C’est précisément ce qui a fait la renommée de l’auteure, cet ancrage intense dans une réalité éphémère. Voici ce qu’en disait récemment Jay McInerney : « Si ignorants semblaient-ils parfois, ses personnages étaient terriblement informés, reliés à leur époque, sémiotiquement corrects. De la même façon qu’une génération précédente lisait Hemingway en partie pour savoir ce qu’il convenait de boire et où il fallait voyager, nous lisions Beattie en partie pour savoir ce qu’il fallait écouter, et lire, et comment il fallait s’habiller. »
Pour moi, cette fois, ça a été un frein, une limite. Et si Jane, l’héroïne, se noie dans ses relations amoureuses, je suis restée sur le côté, bien au sec.

Peinture de Linnea Strid, découverte via laravissante.

Me voilà décontenancée.

J’ai terminé hier soir le court roman d’Ann Beatie dont j’ai tant aimé les nouvelles la semaine dernière. Or, ce roman, Promenades avec les hommes, ne m’a pas trop plu. J’ai mis environ la moitié du livre à m’habituer au style allusif de l’auteure, plein de coupes, de références inconnues de moi. Et les personnages, assez exaspérants, peu attachants, n’aidaient pas à s’accrocher ; parfois il était même difficile de COMPRENDRE ce qui se passait. Je commence à deviner pourquoi Ann Beattie a été aussi peu traduite. Ses fictions sont en quelque sorte hyperréalistes ; incroyablement ancrées dans la quotidienneté des bobos new-yorkais des années 80 (en l’occurrence dans ce roman), ce qui fait que leurs dialogues, par exemple, saturés d’ironie, deviennent presque langue étrangère pour un lecteur français de 2013. Voyez-vous, on ne comprend pas le sous-texte. C’est précisément ce qui a fait la renommée de l’auteure, cet ancrage intense dans une réalité éphémère. Voici ce qu’en disait récemment Jay McInerney : « Si ignorants semblaient-ils parfois, ses personnages étaient terriblement informés, reliés à leur époque, sémiotiquement corrects. De la même façon qu’une génération précédente lisait Hemingway en partie pour savoir ce qu’il convenait de boire et où il fallait voyager, nous lisions Beattie en partie pour savoir ce qu’il fallait écouter, et lire, et comment il fallait s’habiller. »

Pour moi, cette fois, ça a été un frein, une limite. Et si Jane, l’héroïne, se noie dans ses relations amoureuses, je suis restée sur le côté, bien au sec.

Peinture de Linnea Strid, découverte via laravissante.


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