[note de lecture] Doina Ioanid, "La demoiselle de massepain", par Paul Cernat

Par Florence Trocmé

Le regard de la demoiselle sur la photographie 
 

Un premier volume, tranchant et élégant, un titre qui suggère avec grâce le kitsch de la Belle Époque: La demoiselle de massepain. Il faut préciser qu’il s’agit d’un début en son propre nom, puisque l’auteure, membre fondateur du cercle littéraire « Litere » de la Faculté des Lettres à Bucarest (dirigé par Mircea Cărtărescu), à l’époque assistante de littérature française à l’Université Transilvania de Braşov, avait déjà publié dans deux volumes collectifs : Ferestre ’98 (Fenêtres ’98) et l’expérimental 40238 Teşcani
Doina Ioanid appartient non seulement par son âge, mais aussi par sa sensibilité, par son « timbre » – sans parler de la solidarité de groupe – à la « direction » représentée par les poètes de l’anthologie Tablou de familie (Tableau de famille, 1995) : Svetlana Cârstean, T.O. Bobe, Mihai Ignat. On a pu dire de ces auteurs qu’ils pratiquent une poétique « minimaliste » ou plutôt « minimale ». C’est exact. L’explication de cette option artistique vient aussi d’un déterminisme biographique, pour ainsi dire. Tous, nés autour de 1968, appartiennent à la génération des « décrets » ; ils ont fait le lycée dans une période grise, étouffante et vieillotte ; ils ont retardé leur entrée à l’université pour après la chute du communisme en décembre 1989 et, jusqu’à ce moment, se sont fait un « background » culturel solide ; ils ont su dès le début ce qu’ils voulaient de la littérature… Lire la suite de cet article sur La demoiselle de massepain
 
Duduca de marţipan, Editura Univers, Bucarest, 2000. Publié en français sous le titre La demoiselle de massepain, traduit et préfacé par Jan H. Mysjkin, éditions L’Atelier de l’agneau, 2013