Le regard de la
demoiselle sur la photographie
Un premier volume, tranchant et élégant, un titre qui suggère avec grâce le kitsch
de la Belle Époque: La demoiselle de massepain. Il faut préciser qu’il s’agit
d’un début en son propre nom, puisque l’auteure, membre fondateur du cercle
littéraire « Litere » de la Faculté des Lettres à Bucarest (dirigé
par Mircea Cărtărescu), à l’époque assistante de littérature française à l’Université
Transilvania de Braşov, avait déjà publié dans deux volumes collectifs : Ferestre
’98 (Fenêtres ’98) et l’expérimental 40238 Teşcani.
Doina Ioanid appartient non seulement par son âge, mais aussi par sa sensibilité,
par son « timbre » – sans parler de la solidarité de groupe – à la
« direction » représentée par les poètes de l’anthologie Tablou de
familie (Tableau de famille, 1995) : Svetlana Cârstean, T.O. Bobe,
Mihai Ignat. On a pu dire de ces auteurs qu’ils pratiquent une poétique « minimaliste »
ou plutôt « minimale ». C’est exact. L’explication de cette option
artistique vient aussi d’un déterminisme biographique, pour ainsi dire. Tous,
nés autour de 1968, appartiennent à la génération des « décrets » ;
ils ont fait le lycée dans une période grise, étouffante et vieillotte ; ils
ont retardé leur entrée à l’université pour après la chute du communisme en
décembre 1989 et, jusqu’à ce moment, se sont fait un « background »
culturel solide ; ils ont su dès le début ce qu’ils voulaient de la
littérature…
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Duduca de marţipan, Editura Univers,
Bucarest, 2000. Publié en français sous le titre La demoiselle de massepain,
traduit et préfacé par Jan H. Mysjkin, éditions L’Atelier de l’agneau, 2013