Tabloid City – Pete Hamill

Par Theoma

Alors là, je sèche. J'avoue ne pas savoir quoi vous dire sur ce titre. Au départ, tout fait envie. La couverture, le sujet, la préface dithyrambique de François Forestier, les critiques élogieuses.

Je ne vois pas. Je ne comprends pas. Alors oui, c'est un hymne au journalisme, celui d'autrefois que l'on regrette déjà. Peut-être est-ce cela. Faut-il être journaliste ou tout simplement un homme pour apprécier ce roman dans son ensemble ? Si vous avez la chance de réunir les deux éléments, foncez !

Pete Hamill dénonce avec fureur l'ère de l'information clickable. On ressent son expérience et son analyse touche juste. Pourtant, je n'ai rien aimé dans ce roman. J'ai trouvé le style artificiel et bien trop télégraphique. J'aime les phrases courtes, vous l'aurez remarqué, mais définitivement pas sur un roman de 400 pages.

Les personnages ne m'ont aucunement intéressée, j'ai eu l'impression d'être dans une série télé où les hommes ont tous la voix exagérément rocailleuse. Pete Hamill n'a pas su, à mon sens, se débarrasser de son enveloppe de journaliste pour endosser celle de romancier. Des articles de fond sur le déclin de la presse ne manquent pas.

Étant donné qu'il s'agissait de ma dernière lecture pour le prix Elle, j'ai interrompu ma lecture pour tenter de mieux la reprendre après une pause bénéfique. Essayé pas pu. J'ai trouvé le temps long, pire, j'ai rarement eu, à ce point, aucun plaisir dans l'acte de lire.

Balland, 416 pages, 2012, traduit de l'anglais par Daniel Roche

Extrait

« Sur le bureau sont étalées les premières éditions des journaux du matin. Le Times, le Post, le News. Logan clique sur une page qui propose quatre possibilités de une. Briscoe pense : Je suis si vieux. Il se souvient quand on taillait dans le bois les caractères du titre de une, c'était dans l'ancienne salle de composition du Post, un peu plus bas sur West Street. Il entend comme s'il y était le martèlement assourdi des linotypes. Revoit les linotypistes, sourds et muets, qui communiquent par signes. Et Paul Sann au marbre, qui coupe les articles de sa main ferme de rédacteur en chef. Pour détacher les lignes de plomb du bas des articles, il se sert d'un pied à coulisse. Tout le monde fumait. Écrasait son mégot par terre. Il faisait chaud. Ça gueulait. Les sandwichs venaient du grec voisin. Envolé à jamais, tout ça. »

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