Je m'en veux un peu de rajouter au trouz (*) concernant une vraie-fausse affaire de photos de cons sur un mur de bureau privé mais le ridicule est toujours une aubaine pour les blogs. Résumons-nous, si vous le voulez bien, un panneau mural de photos, intitulé "mur de cons" orne un bureau de syndicat ; on peut discuter en matière de bon goût et d'élégance mais vraiment pas de quoi faire un fromage de ce défouloir. De nombreuses personnalités sont épinglées chaque mercredi dans le "mur du çon" du Canard Enchaîné sans que cela ne soulève de débats passionnés à l'Assemblée Nationale, juste quelques rires sous cape. Mais visiblement la cédille est le mur qui sépare l'humour de l'indignité faite à l'indépendance de la justice.
Car le local syndical est celui du Syndicat de la Magistrature et visiblement cela gratouille ou cela chatouille. Qu'un portrait de Sarkozy serve de jeu de fléchettes dans un local CGT, on y aurait vu rien là qu'une marque de la culture du sport d'agilité chez les classes laborieuses mais qu'un portrait de Nadine Morano soit moqué chez des magistrats-camarades-syndiqués et c'est toute la Justice qui perd le glaive et la balance !
Une vague d'indignation, un raz de marée de protestations, un tsunami de colère populaire, et voilà maintenant que n'ayant plus d'union sodomite à se mettre sous la dent, des députés UMP réclament une mission d'enquête parlementaire... Tout ça pour ça ? Est-ce que la connerie est plus grave affichée dans un local privé que lorsqu'un Président de la République demande publiquement qu'elle se casse ?
Offensés quelques épinglés veulent saisir la justice pour l'injure faite. Robert Ménard par exemple. Il ne faut pas dire que Robert Ménard est un con, sinon il se fâche tout brun et vous envoie devant les tribunaux. Moi j'aime beaucoup Robert Ménard, c'est un bon. Et si tous les bons volaient il serait même chef d'escadrille. Il n'a pas peur d'oser. Les bons ça ose tout et c'est même à ça qu'on les reconnait.
Il y a bien sûr un vrai scandale à propos du "mur des cons" du Syndicat de la magistrature : il manque des photos...
(*) équivalent breton de buzz, on ne va pas toujours sacrifier à la langue de Shakespeare...