Les Âmes Vagabondes // De Andrew Niccol. Avec Saoirse Ronan, Jake Abel et Max Irons.
Ce dont j'avais peur avec Les âmes vagabondes au premier abord c'est de Stephanie Meyer, l'auteur du livre adapté par Andrew Niccol. Disons que
sa saga des Twilight, bien qu'elle soit divertissante à lire, n'était pas ce qu'il y avait de plus réussi au cinéma. Mais ce qui m'a rassuré c'est Andrew Niccol
justement dont j'ai adoré Bienvenue à Gattaca. Je savais que je pouvais lui faire confiance pour mettre Les âmes vagabondes en scène de façon correcte. Et c'est
ce qu'il a fait. Il a donné à l'histoire (dont je n'ai pas encore lu la version papier) un ton si particulier qui fait toute son originalité. Et puis il faut dire que ce film me prenait par les
sentiments étant donné que je suis un grand fan de science fiction. Le gros problème de Les âmes vagabondes cependant, car oui il y a en a un, c'est le fait que l'histoire
connait réellement un creux passé la première demi heure. Cela casse complètement le rythme alors que je suis certain qu'ils auraient pu faire en sorte de donner à ces scènes de mièvrerie un sens
bien plus important, ou leur donner une rythmique plus consistante.
La Terre est envahie. L’humanité est en danger. Nos corps restent les mêmes, mais nos esprits sont contrôlés. Melanie Stryder vient d’être capturée. Elle refuse cependant de laisser place à
l’être qui tente de la posséder. Quelque part, caché dans le désert, se trouve un homme qu’elle ne peut pas oublier. L’amour pourra-t-il la sauver ?
Le récit de Les âmes vagabondes est assez classique en soit. Il n'y a pas de grande histoire complexe mais tout se joue surtout dans les sentiments. D'un côté vis à vis de notre
héroïne qui se retrouve avec une âme d'extra terrestre. On sent que Stephanie Meyer est passée par là. En effet, en jouant avec le conflit intérieur de son héroïne, ce récit de
science fiction se transforme alors en légère histoire d'amour vagabonde pas nécessairement intéressante. Je ne suis pas fan de ces histoires d'amour qui tirent sur l'ambulance. De plus, le côté
plus politique est trop délaissé durant le creux de la vague et la seconde partie du film. Cela devient alors un sujet très secondaire. J'ai récemment lu une interview de Stéphanie
Meyer qui racontait qu'elle allait écrire une suite à Les âmes vagabondes. Je ne suis pas contre mais uniquement si elle donne plus de structure à son récit et évite de
se concentrer uniquement sur l'aspect romantique. Il n'y a pas que des histoires d'amour. Surtout que comme je vous le disais plus haut, il y a du potentiel.
On sent donc que le scénario manque parfois de maturité. Mais ce n'est pas pour autant qu'Andrew Niccol ne parvient pas à lui donner une certaine sensibilité. Contrairement à
Twilight qui ne parvenait pas vraiment à laisser échapper les émotions de chacun des personnages, Les âmes vagabondes m'a pas mal ému. Sans me faire pleurer,
j'ai trouvé la scène de la cure d'une femme sous l'emprise de l'âme d'un extra terrestre assez bien fichue. La bande originale colle en plus de cela au film et le plaisir est donc entier. Ainsi,
Les âmes vagabondes était parfois un peu trop juste pour décoller totalement et nous offrir un récit de science fiction à la hauteur de ses ambitions. Andrew Niccol fait de son
mieux pour offrir au film un charme singulier que j'ai beaucoup aimé (mais étant un grand fan de Bienvenue à Gattaca ce n'était pas difficile). Sans compter que Les âmes
vagabondes reste bien trop concentré sur son héroïne et laisse alors sur son passage échapper de très bonnes idées (le personnage de Lacey par exemple que l'on ne verra que par
intermittences, ou Jeb dont le rôle est pourtant important mais le récit n'en donne pas l'apparence).
Est-ce encore temps par ailleurs de saluer Saoirse Ronan que j'ai découvert il y a quelques années dans Lovely Bones et qui n'a pas démérité encore une fois au
cinéma. Dans un rôle bien moins complexe mais tout aussi torturé, la jeune actrice délivre une bien jolie performance qui m'a rappelé assez rapidement Jennifer Lawrence dans
Hunger Games.
Note : 5/10. En bref, un récit de science fiction se concentrant bien trop longtemps sur son héroïne et ses états d'âme alors qu'ailleurs il y a une réflexion intelligente qui
nous attend. Fort heureusement Andrew Niccol vient en aide à un scénario clairsemé de par une mise en scène élégante et sobre.