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Fort-de-France, novembre 2001photo © 2001, Susan Wilcox - Poète, chantre de la négritude, révolté, anticolonialiste, fier de sa Martinique natale (fondateur de la revue Tropiques en 1939)... Aimé Césaire était tout cela à la fois.
Son écriture puissante a marqué la littérature et son engagement personnel les Antilles autant que l'Afrique. De multiples hommages lui seront rendus. Le seul qui vaille est de le relire : « Partir. Mon coeur bruissait de générosités emphatiques. Partir... j'arriverais lisse et jeune dans ce pays mien et je dirais à ce pays dont le limon entre dans la composition de ma chair : « J'ai longtemps erré et je reviens vers la hideur désertée de vos plaies ». Je viendrais à ce pays mien et je lui dirais : Embrassez-moi sans crainte... Et si je ne sais que parler, c'est pour vous que je parlerai».Et je lui dirais encore :« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir. »Et venant je me dirais à moi-même :« Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse... »Extrait de Cahier d'un retour au pays natal (1936) Ou d'entendre sa voix qui demeure :
AIME CESAIRE 1
envoyé par MELMOTHMerci pour votre lecture ! Thank you for reading !