Rat Farm
Megaforce Records
États-Unis
Note : 6,5/10
Rat Farm est le quatrième album que le duo nous propose depuis sa reformation en 2006. Il faut se rappeler que les problèmes de consommation de Cris Kirkwood avaient entraîné un silence radio (plus ou moins total) d’une dizaine d’années. Depuis les choses semblent avoir tranquillement retrouvé leur place. Et ici, l’utilisation du mot tranquillement doit être considérée. L’appel du désert et de ses inspirations country y occupe une place considérable. Un style qui s’est toujours bien prêté à la rencontre vocale des deux musiciens.
Les Meat Puppets ont depuis longtemps remisé leur spontanéité lo-fi, ce qui pourrait déplaire aux amateurs de leurs premiers essais. Néanmoins, ceux qui leur avaient permis d’écouler quelques centaines de milliers d’albums au milieu des années 90 pourront y trouver leur compte. Un titre comme One More Drop revisite les mêmes eaux que Backwater, tandis qu’Original One et Sweet auraient aussi facilement pu se faufiler sur Too High to Die (London Records, 1994) ou No Joke! (London Records, 1995).
Pour le reste, Rat Farm dissimule quelques mélodies efficaces (Down et You Don’t Know) et des envolées trippy (Leave your Head Alone). Un terme que le duo a toujours prisé, lorsqu’interrogé sur ses compositions. Des compositions qui doivent apporter un sentiment de bien-être plutôt que de l’argent. Puisque le succès aura toujours constitué le cadet de leurs soucis.
Chaque nouvelle parution des frangins Kirkwood se veut une réaffirmation de ce désir d’indépendance qui les aura poussés vers la musique il y a plus de trois décennies. Une affirmation qui, à elle seule, leur vaut quelques écoutes enthousiastes de ces communions inédites.
Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus le groupe et son influence, une lecture de Too High to Die: Meet the Meat Puppets (Greg Prato, 2012) est hautement suggérée. La possibilité de découvrir le cheminement du duo à travers les témoignages colorés de collègues musiciens qui les tiennent en haute estime (J Mascis, Henry Rollins, Grant Hart, Kim Thayil…)