Le rock énergique, décomplexé et jouissif de Dissonant Nation s’impose sans tapiner
Avec son rock instinctif et débridé, Dissonant Nation souffle tout sur son passage. Le trio originaire de la région d’Aubagne revient allumer l’étincelle sur la scène de ses premiers exploits.
We Play We Are. Le titre homonyme du premier album de Dissonant Nation dont la sortie est prévue début juin (cinq7/Wagram) résume la philosophie du trio power rock qui agite la scène française : jouer et être, avec intensité et sans retenue. Enregistré à Londres au studio Rak avec, aux manettes, Richard Woodcraft (Broken Social Scene, Radiohead, Artic Monkeys, Neil Young), ce premier opus est très attendu tant le groupe incarne à lui seul une promesse de futur pour le rock français qui a bien du mal aujourd’hui à exister couvert par le tumulte de la vague pop électro qui submerge la scène hexagonale.
« Il n’y a pas grand chose aujourd’hui dans le rock français », déclare Fred Franchitti qui a écrit avec son groupe Astonvilla quelques-unes des plus pages du rock made in France. « La tendance est très pop, constate t-il sans amertume. C’est probablement l’époque qui veut ça. Et puis nous n’avons pas en France cette culture rock anglo-saxonne. Ici il y a un groupe qui émerge par décennie ». Téléphone, Trust, La Mano Negra, Noir Désir… il est vrai que nous aurions bien du mal comme lui à ajouter beaucoup de noms à la liste des groupes qui ont laissé ou laisseront une trace indélébile dans le annales du rock français.
Depuis 2008 et la sortie de l’album « Live » qu’il considère comme le plus abouti de sa carrière, Fred Franchitti est passé de l’autre côté du micro, consacrant le plus clair de son temps à transmettre expérience et savoir-faire aux jeunes artistes à travers sa propre structure d’accompagnement (mymusicoach). Manager de Dissonant Nation, il ne tarie pas d’éloges à l’endroit de ses protégés : « C’est un diamant brut. Leur style est unique. Dissonant Nation se démarque par son écriture en français alors que tous les groupes chantent en anglais. C’est la révélation rock 2013 ».
Avec plus de 200 dates au compteur, des clubs locaux aux salles nationales, des festivals (Francofolies, Rock en Seine, Marsatac) aux soirées canadiennes, slovaques ou belges, Lucas (guitare, chant), Loïc (basse) et Simon (batterie) ont donné un nouveau souffle à la scène rock française, préférant aux formules paresseuses et aux gimmicks éculés, une création débridée affranchie des codes du genre et des fantômes parfois trop encombrants qui ne sont ici que de simples visiteurs. Si on peut croiser presque charnellement Sonic Youth, Andy Warhol, Ziggy Stardust ou Nick Cave, le rock énergique, décomplexé et jouissif de Dissonant Nation s’impose sans tapiner.
A l’automne, le groupe démarrera une tournée de promotion de son album. Mais c’est au public de l’aire marseillaise qu’il en offrira la primeur avec ce concert programmé à domicile sur la scène de ses débuts. Dissonant Nation y est à l’affiche avec les Marseillais d’Aline (ex Young Michelin) qui se sont imposés au devant de la scène indie pop avec un premier album « Regarde le Ciel « qui n’a rien à envier à la production anglo-saxonne, et Les Robertes, deux filles sulfureuses, extravagantes, imprévisibles, pas vraiment glamour mais diablement rock qui pulvérisent les codes du rock’n’roll. C’est destroy, burlesque, festif et finalement indéfinissable tant leur show passe en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire d’un punk rock à la Sex Pistols à du Raoul Petite.
Thierry GIL
Samedi 4 mai 21h à la MJC-L’Escale. Tarifs : 10€ (réduit), 12€ (normal) + adhésion 2€. Billets en vente sur le réseau Fnac. Et, sur place, à partir du mardi 30 avril de 16h à 19h.
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