Le désengagement parental

Publié le 24 avril 2013 par Lesimparfaites
Quand leur enfant était bébé, ils s'en occupaient quasi fusionnellement. Enfant, ils ont multiplié les activités et se sont donnés à fond avec leur progéniture, chaque nouvel exploit étant source fierté.
Mais au fur et à mesure que leur enfant a gagné en autonomie, ils se sont désengagés. À l'adolescence, ils ne reconnaissent même plus le petit enfant si charmant à qui ils ont tout donné.
Bienvenue dans le merveilleux monde des parents désengagés!
Comme si le fait d'en avoir trop fait, de s'être totalement investis dans l'enfance, d'avoir modeler une (soi-disant) perle, leur permettait de prendre du recul dès que leur enfant est en mesure de s'arranger tout seul. Une libération pour le parent esclave, qui se lance à corps perdu dans le travail ou la vie sociale pour, en quelque sorte, «rattraper le temps perdu». Le parent justifie son désengagement en se disant qu'il a fait sa job et il est trop content de se libérer de son rôle, pas pour le bien de son enfant, mais surtout pour le sien (ouf, il peut souffler maintenant!).
Le Globe and Mail aborde la question, notamment en questionnant le comportement des parents de jeunes footballeurs ayant pris part à un viol collection en Ohio ou ceux des jeunes ayant intimidé Rehtaeh Parsons dans les réseaux sociaux. Le point commun entre ces parents? Ils ont tous plaidés que leur ado était pourtant un petit enfant exemplaire, mais ont confessé leur désengagement dans cette simple phrase rapportée par le quotidien: «Vous savez, ils sont durs à suivre les adolescents de nos jours!».
Oui, certains cas sont problématiques, certaines situations familiales sont compliquées mais bien des parents semblent oublier qu'ils le seront pour la vie. Qu'il n'y a pas de date de finUn parent n'a jamais «fait sa job pis qu'il s'arrange astheure». Et leur ado sera clairement «dur à suivre» s'ils ont perdu sa trace en cours de route.
Selon un sondage mené aux États-Unis par la firme A.C. Nielsen, un parent a en moyenne 38,5 minutes de conversation significative avec son ado par semaine.
Et si ceci expliquerait cela?