Toujours dans l'optique de rendre les machines capables de discerner ce qu'elles touchent, afin de les traiter en conséquence, la Harvard School s'intéresse à la pression atmosphérique pour évaluer le poids d’un objet.
Dans le but de rendre les robots davantage autonomes, de nombreux chercheurs essaient d’améliorer et affiner la reconnaissance qu’ils ont des objets. A titre d'exemple, des chercheurs de Stanford et de CMU proposaient récemment un projet de différenciation des objets par les robots par le biais de la vision et d'une cartographie de l'environnement. Cette fois, ce sont les chercheurs de la Harvard School of Engineering and Applied Sciences (SEAS) qui ont mis au point un capteur, dénommé TakkTile qui permet aux robots de reconnaître les objets qu’ils tiennent à l'intérieur de leur main mécanique. TakkTile utilise un dispositif existant, un petit baromètre, qui détecte la pression atmosphérique et ajoute ensuite une couche de caoutchouc sous vide - sous forme de puce - qui protège la main du robot soumise à une pression. En effet, le robot en s’appuyant sur la pression atmosphérique peu ainsi déterminer le poid de l’objet.
Un nouveau pas dans l’autonomie des robots
Ces puces peuvent supporter le poids d'un marteau ou d’une batte de baseball mais demeurent dans le même temps suffisamment sensibles pour détecter un très léger contact. Le procédé breveté repose sur des méthodes utilisées dans la fabrication de circuits imprimés. Les minuscules baromètres sont similaires à ceux utilisés dans les téléphones cellulaires et les GPS qui peuvent détecter l’altitude. Déjà, en 2011, des chercheurs de l’université de technologie de Munich travaillaient sur un projet de perception tactile. Ces derniers avaient créé une "peau artificielle" permettant aux robots de détecter des sensations liées aux éléments extérieurs. Mais TakkTile va plus loin. En effet, quand la technologie est ajoutée à une main mécanique, le robot parvient à identifier ce qu’il touche. Il peut ramasser un ballon sans le faire éclater ou encore tenir une clé et l’utiliser pour déverrouiller une porte.
Envisager une utilisation commerciale de cette technologie
Reste que malgré les recherche effectuées, le tactile est loin d'être une pratique courant dans la robotique. Cela est dû à sa fragilité et surtout à son coût - environ 16 000$ sont nécessaires pour qu’une main de robot soit capable d’identifier un objet via la technologie tactile traditionnelle. TakkTile voudrait du coup aussi changer cela, en rappelant que ses capteurs sont construits grâce à des méthodes de fabrication simplifiées et plus abordables d’un point de vue financier. En plus de la robotique, les capteurs pourraient donc être utilisés pour une quantité d’appareils électroniques. Un fabricant de jouets pourrait faire un chiot en peluche qui réagit aux caresses ou un concepteur de dispositifs médicaux pourrait créer une pince laparoscopique pour démêler les tissus pendant la chirurgie. Les chercheurs se penchent donc maintenant sur les possibilités commerciales en proposant leur technologie, sous forme de capteurs préfabriqués, à des entreprises qui voudraient intégrer la détection TakkTile dans des produits tels que des robots, des appareils de consommation et les produits industriels.