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Tais-toi et pédale, consommateur !

Publié le 24 avril 2013 par Idealmag @idealmag2

On a tous plus ou moins le nez dans le guidon. Ce qui est vrai et permet d'excuser beaucoup de choses; le manque de vision, dont on fait preuve trop souvent que l'on soit décideur, consommateur ou autre. Il n’empêche que cette métamorphose vélocipédique est une excuse empoisonnée. Pourquoi ? Parce que si les « décideurs »ont le nez dans le guidon, ce sont les citoyens qui pédalent .

On leur enjoint d'ailleurs de ne jamais s’arrêter une seconde, car un vélo doit avancer pour tenir debout. Chacun de nous peut et doit comprendre cela. On devrait pourtant s'interroger sur les dégâts que provoque, à la longue, l'usage obsessionnel de cette métamorphose en matière de politique ou d'économie. L'injonction implicite qui l'accompagne - « tais-toi et pédale » nous emprisonne en effet dans l'obstination obtuse, le dogmatisme bêta, l'aveuglement suicidaire.


Même Auteur ou Sujet En effet il serait plus sage de poser un pied au sol ou mettre en pédale douce pour faire le point, je pense à deux cas concrets.

Ils ont une valeur d'exemple : le projet européen. D'abord il y a plus de cinquante ans (depuis le traité de Rome en 1957) que la métamorphose cycliste est à l’œuvre au sujet de cette construction communautaire. N’arrêtons pas de pédaler : si l'Europe ralentit, elle va se défaire. Chaque fois qu'un problème surgit on a droit a la même rengaine. En 1987, quand on lança prématurément l'Acte Unique; en 1992 quand on entérina un traité de Maastricht mal fichu; en 2005 lorsqu'on invita les peuples à voter pour un « texte constitutionnel » obscur et insidieusement idéologique, le même sermon revint. Pédale et tais-toi. Les Vices de forme et autres erreurs se paient aujourd'hui, et tout ceci grâce a cet usage disciplinaire de la métaphore du vélo.

Même remarque au sujet de la croissance économique, mais aussi du durable et de la protection de la terre et donc de l'environnement de l'homme pour son avenir. On a tout fait pour les peuples, en toute bonne foi, intériorisant aujourd'hui l'idée selon laquelle nos sociétés développées fonctionnent comme des bicyclettes; mais celle-ci sont malheureusement polluantes.

C’est au nom de ce principe que le gouvernement continue à mettre la pression. Ils débitent d'une manière monotone « croissance ! Croissance ! Croissance ! » même quand l’inéluctable ralentissement planétaire de celle-ci change la donne. La croissance productiviste ne reviendra plus. Son retour serait-il d'ailleurs souhaitable?

Quiconque ose questionner ainsi le dogme se voit opposer, une fois encore, la métaphore du vélo qui « doit » avancer sous peine de choir. C'est la une stratégie d’intimidation. Elle induit d'ailleurs, de façon mécanique, le fameux ricanement : "Eh quoi ? Vous voulez en revenir à la lampe à huile?"

En réalité plutôt que de manipuler les incantations à la croissance en se posant ainsi en « Réaliste » on ferait mieux de réfléchir audacieusement à son sujet. Je songe à l'ouvrage de Tim Jackson : "prospérité sans croissance". La transition vers une inconnue durable (ed. Le Boeck/240 pages).

Economie : Ce terme est galvaudé aujourd'hui. Il englobe l'épuisement des ressources, tout ce qui justement n'est pas économique. Elle devrait s'inscrire plutôt d'une façon pérenne. L'économie la plus performante est celle qui réduit le gaspillage à presque rien.

Humanitaire : C'est à cause du manque d’humanisme que nous avons créer l’humanitaire. Si on avait organisé la Vie avec humanisme, on n'aurait pas besoin de l'humanitaire.

Décroissance : c'est aller vers une société de modération, d'équilibre et de vrai plaisir.

La Religion : Je sais que je ne sais pas. Comment expliquer l'inexplicable ? L’étymologie précise que la religion est ce qui relie. Alors pourquoi dans les faits ce n'est guère le cas ?

Développement : Inciter les autres à rentrer dans le modèle triomphant, soit disant convenable, incontournable et juste. Nous perdons beaucoup et ne gagnons rien. Quand on observe les gens dans l'émission Terre inconnue, ils sont heureux , ils sont riches d'humanité, ils n'ont pas de politique, d'économie, ni de religion.

Ceci devrait nous faire réfléchir !

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