Synopsis :
Trois hommes travaillent dans une usine sinistre perdue au milieu de nulle part où sont fabriqués des objets dont on ne sait pas ce qu’ils sont exactement, mais il s’agit en tout cas de choses sans aucune valeur. Deux des protagonistes occupent la fonction de « vérificateurs ». En outre, ils partagent une chambre sombre, froide et si étroite qu’elle laisse à peine de l’espace pour une petite machine à écrire et une table minuscule. Dobbitt, l’innocent nouveau venu, essaie d’avoir de bonnes relations avec Hanrahan, l’ancien, qui voit aussitôt en lui un possible rival et qui est toujours enclin à chercher des ennuis auprès d’autrui. Dès le début, ils commencent à se disputer et se harcèlent verbalement. L’autre personnage, Merkin, est le chef de ces deux travailleurs qui forment à eux trois le personnel de cette usine. Lui, ne fait rien pour apaiser les tensions, bien au contraire: il réussira à les convaincre, chacun à leur tour, d’agir dans le dos de l’autre. Conspiration et haine seront donc les leitmotivs de la pièce.
Critique :
J’ai aimé ce spectacle car il est réaliste. Il s’agit d’un monde sans espoir où les jalousies et les manipulations reposent sur les basses existences de ce trio de solitaires. Des êtres humains qui n’ont plus que le travail pour seul horizon. La représentation de l’isolement des personnages sans aucune vie de famille, et privés de tous plaisirs car travaillant loin de leur couples… Tout ceci a évoqué en moi un immédiat désespoir sur le monde du travail d’aujourd’hui. Dans une époque en pleine crise et une instabilité professionnelle plus aiguë qu’avant, jusqu’où sommes-nous capables de sombrer? Serions-nous compétitifs à n’importe quel prix? Il se pourrait que la jeunesse soit maudite à s’habituer à accepter les injustices au travail, des déménagements, une course aux profits,… afin de trouver et garder un boulot.
La pièce est donc bien représentative de notre monde actuel. Elle m’a plu parce que parfois c’est tellement nécessaire de s’éloigner du travail et de faire la part de choses afin de ne pas adopter des conduites si grotesques, comiques et folles à l’instar de celles des personnages de la pièce.
Isabel Sorlozano